Noces secondes fructueuses

Publié le par Lucie Delarosbil

Lan Mil Sept cens quarante cinq Et le vingt Septieme du mois de Fevrier, apres avoir publié au prone des messes parroissielles Le troisieme, sixieme et dixieme janvier jours de dimanches et fete de L'epiphanie consecutifs, Les Bans de mariage a contacter entre Laurens Celhay, fils Legitime de feus dominique celhay et marie Bassilour Sr et dame de Balesteorenia de cette parroisse et marie de Larralde veuve de feu Bertrand darospide demeurant a Amestoya ainsy de cette parroisse sans q.l y ait la aucune opposition ny ait Eté decouvert aucun empechem.t civil ou canonique je Sous Signé curé Leur ay Imparti la Benediction Nuptiale avec Les ceremonies prescrites par la S.te Eglise en presence de M.e Bertrand Planthion pretre vicaire du present Lieu et Martin dibardure h.er d'Iparraguerre du Lieu d'arbonne qui ont Signé avec moy hiriart Curé B.nd Planthion ptre Dibarbure

Un fait particulier dans cet acte : la mention du mot Bidart en tant que tel n'apparaît pas, seulement les termes ''de cette paroisse'' et ''du présent lieu'' représentent cette commune. Il faut le savoir ! Le 27 février 1745, la mère de notre Bertrand convolait en secondes noces après quatre années et demie de veuvage. Elle résidait depuis au moins neuf ans à la maison Amestoyenea. Elle épousait un fils de la maison Balestorenea, Laurens Celhay, le fils de Dominique et de Marie Bassilour, tous les deux décédés à cette date. Le mariage avait été béni par le curé Hiriart devant les témoins Bertrand Planthion, un prêtre vicaire, et Martin Dibarbure, l'héritier de la maison Iparraguerre à la commune d'Arbonne.

Maison Balestorenea

Cette maison ne figure pas dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Par contre, elle s'avère très présente dans ses registres parroissiaux de la commune. Le 5 septembre 1696, les conjoints Monyo (Monjou) de Celhay et Marie de Gossilin étaient les sieur et dame de la maison Galestoroenea. En vérité, le vrai nom de la dame était Marie de Bassilour. Le transcripteur devait éprouver des difficultés à lire les lettres B qu'il remplaçait par des G dans Bassilour et Balestorenea. Saubadine d'Hiriart, la dame de la maison Balezterorenea, devenait la marraine de leur fille Saubadine de Celhay.

Le 25 novembre 1710, Monjou de Celhay était encore le sieur de la maison Balesterorenea. Martin Bassilour, un fils de cette maison épousait l'héritière de la maison Martin Etcherenea (Martin Etcheberria), Maria de Hiriart. Jeanne Bassilour était aussi témoin au mariage. Elle était une fille de cette dernière maison en 1715 et Joannis de Bassilour en était le sieur en 1716. Le 23 mai 1713, une enfant, Marie de Celhay, décédait âgée de 23 jours. Le 27 janvier 1714, un fils de la maison Balestorenea, Joannes de Bassilour, épousait la veuve de Bascou (Bernard) de Bastres et dame de la maison Calamarderenea, Marie de Habiniette. Le 24 février 1716, un autre fils de cette maison, Jean de Bassilour, épousait l'héritière de la maison Mondarrain, Marie Diharce. 

Le 26 décembre 1721, Dominique (Monjou) de Celhay était le sieur ancien de la maison Balestero. Il était le parrain de Marie, une fille de Claudy de Celhay et de Marie d'Etcheberry, le sieur et la dame de la maison. Le 9 avril 1729, une autre fille du couple prénommée Marie, née le 7, était décédée après son baptême. Le second époux de Marie de Larralde, Laurens Celhay, était le frère de Claudy de Celhay, le sieur de la maison; et leur mère, Marie Bassilour.

Maison Iparraguerre

Cette maison figure dans le chapitre Les anciennes maisons d'Arbonne de la monographie Arbonne, une commune voisine située un peu au sud-est de Bidart. Elle est identifiée depuis 1520 et 1562 avec deux hommes au même patronyme et aux prénoms typiquement anciens : Saubadon et Menjetto Diparraguerre. Un domonyme d'ailleurs, plus ancien, était-il devenu le patronyme de ces deux hommes ?

Cent ans plus tard, en 1666, on retrouve la maison Iparraguerre avec deux hommes au même patronyme, mais différent des deux précédents : Joannes et Bernard Detcheverry.

Le 4 juillet 1701, l'héritier de la maison Iparraguerre, Bertrand Detcheverry, épousait une fille de la commune de Ciboure. Il était charpentier. Des années passèrent, puis la maison passa aux mains des Dibarboure. Le 27 février 1745, l'héritier de cette maison, Martin Dibardure, était témoin au mariage de Marie de Larralde. En 1754, Esteben Dibarboure en avait pris possession avec sa seconde épouse. Jurat et maître tailleur d'habits, on dit que son fils aîné Martin avait contracté un mariage avec Catherine Sansco le 30 juillet 1760. 

Maison Salla

Cette maison figure dans le chapitre Les anciennes maisons d'Arcangues de la monographie Arcangues, une commune située à l'est d'Arbonne. Cette maison était aussi orthogaphiée Sala et Salha. En 1646, elle était associée à Joannes de La Salle, en 1649 à Saubat de Harambillague, en 1662 à Joannes Daguerre, puis à Marie Daguerre, conjointe de Joannes de Hiriart en 1691 et sa veuve en 1704. En 1710, la maison Salla était liée à Jean Garrin. 

En 1745, Bertrand Planthion était le sieur de la maison Salla à Arcangues et sindic général du Labourd. En 1755, Jeanne Garrin épousa Bertrand Planthion, un notaire royal des communes de Biarritz et d'Arcangues. Jeanne était la soeur de Michel Garrin, un praticien, notaire royal et seigneur de la maison noble Donne Marie (Sainte-Marie) de Bidart. Domingue de Hiriart, veuve de Jean Garin, était la mère de Jeanne et de Michel Garrin. Bertrand Planthion était le fils de Jean Planthion, aussi notaire royal, et le petit-fils de Pierre de Planthion, un sergent royal à Biarritz, originaire de la maison Chipiteguy à Arcangues. 

Maison Chipiteguy

Cette maison figure dans le chapitre Les anciennes maisons d'Arcangues de la monographie Arcangues, aussi sous la graphie Chipitena. En 1678, Joannes de Planthion était veuf de Gracianne Darmore, les deux natifs de la commune d'Ustaritz. Ils eurent au moins deux enfants : Jeanne et Pierre. Pierre Planthion, marié avec la fille d'un marchand de Biarritz, était le grand-père de Bertrand Planthion, le fils de Jean (Joannes) et de Jeanne de Pouy, les sieur et dame des maisons Pinane à Biarritz et Pémartin à Arbonne. Les grands-parents maternels de Bertrand étaient Bertrand de Pouy et Marie d'Etchepare, le sieur et la dame de la maison Pouy à Arbonne, Marie d'Etchepare étant native de la maison Gastellour à Arcangues. Mais de quelle maison venait le prêtre vicaire Bertrand Planthion, le témoin au second mariage de Marie de Larralde ?

© Lucie Delarosbil, 2018

Publié dans Basques

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