Question de métayage

Publié le par Lucie Delarosbil

Le vingt neufiesme jour du mois d'octobre Mil sept cens quarante Sept a esté Batisé Bertrand fils Legitime de Raymond d'arrospide et domindigna de laborde Conjoins Locataires a la metairie de pitrerenea, Le parrein en a esté Bertrand d'arrosbide Sr ancien dithurrondoa et La marreine Catherine d'Etcheberry de pitretenea de cete paroisse par moy Planthion ptre vicaire

Le 29 octobre 1747, on baptisait Bertrand Darrosbide, le premier enfant de Raymond Darrosbide et de Dominique de Laborde, mariés le 13 février 1747. Il était le petit-fils de Bertrand Darrosbide et de feue Marie de Combalia, le sieur et la dame de la maison Itturrondoa, du côté paternel; ainsi que de Martin de Laborde et de Catherine d'Etcheverry de la maison Pitrerenea, du côté maternel. Il était le quatrième Bertrand Darrosbide né à Bidart. Dans son acte de baptême était citée deux fois la maison Pitrerenea. De plus, on nous indique que cette maison exploitait une métairie. 

Le vingt huitieme jour du mois de fevrier mil Sept cens quarante neuf a eté Batisée jeanne née le meme jour, fille legitime de Raymond darosbide et domeins laborde Conjoints metayers de pitrerenea Le parrein en a eté martin laborde pere a la mere de l'enfant, et la marreine jeanne darospide dame dithurrondoa Les tous de cette parroisse par moy Planthion vicaire

Le 28 février 1749, le grand-père maternel, Martin de Laborde, devenait le parrain de Jeanne Darrosbide, le deuxième enfant du couple. Sa tante paternelle, Jeanne Darrosbide, la dame de la maison Itturrondoa, la soeur héritière du père de l'enfant, devenait sa marraine. On constate que dans le premier acte la marraine, qui était l'épouse du parrain dans le deuxième acte, s'identifiait à la maison Pitrerenea alors que son époux était simplement le père de la mère de l'enfant. Les parents étaient des locataires métayers à la maison Pitrerenea

Le onzieme mars mil huit Cents Cinquante deux, a êté batisée dans l,Eglise parroissiale de Bidart, catherine, fille legitime de Raymond Darrospide Et de Domindigna Laborde, Conjoints, métayers de pitrerenea née la veille, dont le parrin a êté Bernard Laborde Sr de piterenea Et la marrine Catherine Darospide, dame jeune de Mondarrain, du present lieu, qui n'ont Signé, pour ne Savoir ecrire de ce, enquis pare Moy, Sousigné, avec la permission de Mr le Curé Saintmartin pretre

Le 11 mars 1752 était baptisée le troisième enfant de Raymond Darrosbide et de Domindigna Laborde, une fille prénommée Catherine, née le 10. Ses parrain et marraine : Bernard Laborde, le sieur de la maison Pitrerenea, et Catherine Darrosbide, la dame jeune de la maison Mandarrain et, bien sûr, la soeur de Raymond.

Le 7e juillet 1755 a êté batisée dans l'Eglise parroissiale de Bidart, Marie fille legitime de Raymond Darrospide Et de Domindigna Laborde, Conjoints Metayers de pitrerenea née la veille, dont le parrin a êté Bertrand dufourg fils de Danielenea, Et la marrine Marie d'Arrospide fille d'Ithurrondoa ui n'ont Cy Signé pour ne Savoir êcrire de ce faire interpelés par moy Etchebérry Vre

Le 6 juillet 1755 naissait le quatrième enfant de Raymond Darrosbide et de Domindigna Laborde, leur troisième fille, prénommée Marie le 7. Ses parrain et marraine : Bertrand Dufourg, un fils de la maison Danielenea, et Marie Darrosbide, une fille de la maison Ithurrondoa, la soeur cadette de Raymond.

Maison Pitrerenea

Cette maison figure dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Vers 1677, Estienne Detcheveri était le sieur de cette maison et Martin Detcheverri, le sieur ancien, donc le père d'Estienne. Une Eschebenni Detcheverri épousait un autre Martin Detcheveri, un héritier de maison. Le 24 février 1683, un fils de cette maison, Martin de Fagondo, né avant 1663, épousa aussi une héritière. 

Trente ans plus tard, le 14 janvier 1713, le corps d'un Etienne de Fagondo, 58 ans, fut déposé dans le tombeau de la maison Pitrerenea à l'église de Bidart. Comme ce dernier serait né vers 1655, il pouvait être le frère aîné de Martin. Par ailleurs, Un autre fils de cette maison né vers 1651, Joannes de Fagondo, avait épousé l'héritière de la maison Erreberriarenea; il était mort à Terre-Neuve le 17 novembre 1708. 

Entre les frères de Fagondo et la prochaine héritière connue de la maison Pitrerenea, née vers 1683, en supposant qu'elle avait 21 ans à son mariage, il devait y avoir une fille héritière de Fagondo qui aurait épousé un fils de Lassalle. Car le 10 octobre 1714, demoiselle Catherine Lassalle, l'héritière de Pitrerenea, épousa Dominique Dassance, un maître chirurgien et un fils de la maison Pouillolenea à Saint-Jean-de-Luz. Furent témoins au mariage Ignace d'Etcheberry, un étudiant, et Saubat de Borotra, un maître chirurgien, lesquels avaient signé avec l'époux. Le 17 novembre 1718, le couple perdit une fille, Marie Dassance, âgée de 15 mois. Elle était née le 21 août 1717. Puis Madeleine naissait le 22 septembre 1720.

Le 31 janvier 1729, une fille de la maison Pitrerenea, Marie de Lassalle épousait l'héritier de la maison Aguerrea du quartier Ilbarrits, Bertrand Dolhagaray. Les témoins étaient Ignace d'Etcheberry (l'étudiant de 1714) et Michel Duhalde, des prêtres des communes de Bidart et de Bassussary. Deux mois plus tard, le 4 avril, Marie d'Olhagaray, une fille de ce dernier couple, était baptisée et son parrain était Ignace d'Etcheberry.  Le 14 février 1732, Ignace décédait à l'âge de 90 ans. On le nommait le prêtre de la maison Pitrerenea. Par ailleurs, le 8 mai 1743, une certaine Marie Darrosbide, dame de la maison Pitrerenea, décédait à l'âge d'environ 64 ans.

Le 22 juillet 1753, Catherine Lassalle décéda et Dominique Dassance la rejoignit trois ans plus tard, le 20 juillet 1756. Le 24 février 1754, l'héritière, une autre Marie Dassance, épousait Dominique Bombalier, capitaine de navire, un fils de Bertrand et de feue Marie Haranchipi, le sieur et la dame de la maison Toussignarenea, mariés le 14 janvier 1715. Le 30 octobre 1756, leur fils Bertrand Bombalier naissait. Le 26 septembre 1758, Magdeleine Dacense (Dassance), la fille majeure de feu Dominique, maître-chirurgien, et de Catherine de Sale (Lassalle), les sieur et dame de la maison Pitré (Pitrerenea), épousa le fils héritier de la maison Landaburua, Bertrand de Mimiague.

Le 12 janvier 1790, leur fils héritier Dominique Bombalier, un officier marinier, épousa Catherine Bardoitz, la fille de feu Jean (Joannis) Bardoitz et de Jeanne Lasserre, le sieur et la dame de la maison Sencriquenea à Guéthary. Le 15 septembre 1792, Marie Dassance décéda. Elle était veuve depuis décembre 1761 de Dominique Bombalier, disparu en mer sur le vaisseau l'Heureux Biscayen de Bayonne. En 1793, Catherine Bardoitz était la dame de Pitrerenea et Bertrand Bassilour (Bombalier ?), le sieur foncier de la maison Pitre

Métairie et métayers

Selon Larousse, une métairie est une propriété foncière exploitée selon un contrat de métayage, un contrat d'exploitation agricole dans lequel un propriétaire donne à bail un domaine rural pour une durée déterminée contre le partage des fruits et des pertes. Le métayer et la métayère sont donc des exploitants agricoles liés par un contrat de métayage avec un propriétaire foncier. Le mot métayer vient du mot meitié, une forme ancienne du mot moitié. Ce qui me fait aussi penser au mot amitié.

© Lucie Delarosbil, 2018

Publié dans Basques

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F
Je decouvre votre blog, et le trouve super intéressant..dans mes ancêtres maternels, il est question des maisons dont vous parlez , et d'un certain Pierre Yturbide..j'essaie a ma façon de retrouver tous mes ancêtres Turbide venus de Bayonne..merci pour toutes ses belles découvertes..
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L
C'est fréquent qu'on les dit ''venus de Bayonne'', les pionniers basques, probablement car c'était la ville ''chef-lieu'', la plus connue. Mais ils ne viennent pas tous de là. Des fois, ils n'étaient même pas partis de Bayonne, mais de Bordeaux, de Saint-Jean-de-Luz...
B
J’aime beaucoup ta dernière phrase sur l’amitié.<br /> Chez nous on parle de fermage et de fermier, mais l’explication du métayer par la moitié est intéressante. D’ailleurs, j’ai rencontré des fermiers qui étaient des cousins ou des frères du propriétaire de la ferme.
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L
Merci beaucoup ! Je viens justement d'écrire sur la fratrie et le cousinage dans mon article V comme... Drôle d'hasard que tu m'écrives cela. Merci encore, tes précisions confirment ce que je tentais de déduire.