Théorie de la maison

Publié le par Lucie Delarosbil

Le Premier de Janvier mil Six cents huictante a esté Jean detchepare fils detchepare enterré aux Somitieres du dit lieu ayant reçu le St Sacrament de leglise par moy Bordegaray vicaire

Dans cet acte, on parle du ''dit lieu'' sans le nommer. On ne connait pas l'âge de la personne. Etait-ce un enfant ? Si oui, ce pouvait être un autre fils de Pierres de Rospide et de Magdalaine d'Etcheberry qui aurait porté le nom de la maison, un enfant né entre Betri et Bertrand Darrosbide, Betri étant le fils héritier. D'ailleurs, qui sait si Betri et Bertrand n'avaient pas été baptisés avec le patronyme Detchepare. Les actes de l'époque n'existant plus, il est impossible de le savoir. Par contre, il est plausible de présumer qu'après Betri, il y ait eu dans la fratrie un enfant prénommé Jean, car Pierres de Rospide était le jumeau de Jean de Rospide, le 13 août 1655, nés à Bardos. Après avoir nommé son premier fils Pierre, Betri en basque, comme lui et son père, il aurait nommé son fils suivant comme son jumeau. 

Maison Etcheparea

Cette maison ne figure pas dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Cependant, elle est citée dans la quatrième partie de son introduction sur la présentation des domonymes. On la découpe en trois parties de la langue basque : ETXE + PARE + A, et on lui accorde la signification suivante : la maison accolée ou qui fait pendant. Aussi, on spécifie les documents dans lesquelles elle a été tirée sous les différentes graphies suivantes :

  • Etcheparea et Detcheparea dans les Registres BMS de 1644 à 1792;
  • Etcheparia dans les Comptes rendus des assemblées de 1690 et 1691 et le Rôle des impôts de 1831;
  • Etchepare dans la Liste des soldats de la Garde nationale arrêtée le 13 février 1793-An II de la République française;

De notre côté, on a retrouvé cette maison dans les autres documents officiels suivants :

  • Detchepare dans les Registres des décès de 1670 et 1688;
  • Detcheparre dans le Procès de Bertrand Darospide à Louisbourg en 1740;
  • D'etchepare dans les Minutes notariales de Michel Garrin de 1750 à 1828;
  • Etchepare dans les Registres NMD de 1797 à 1828 et dans le Cadastre napoléonien de 1831.

Au sujet de la signification de la maison Etcheparea, on se demande à quelle autre maison elle était accolée, de quelle autre maison elle dépendait. Comme la dame de la maison en 1698, au baptême de sa petite-fille héritière Magdalaine Darrosbide, portait le patronyme d'Etcheberry, on suppose que son père était avant elle soit le sieur de la maison Etcheparea, soit le sieur de cette autre maison dont on recherche de domonyme. 

Sur le plan du cadastre de Bidart, trois domonymes entourent la maison Etcheparea. Il s'agit des maisons Choucoua, Elssinetcheberry et Ithurdide, le domonyme premier étant le plus proche d'elle, au nord du chemin Doyhan. Il est tentant de croire que Laurens d'Etcheverry, le sieur de la maison Chuchuarenea, présent au convoi de l'enterrement de Pierres de Rospide, était le frère de Magdalaine d'Etcheberry.

Maison Ithurbide

Une maison Ithurbidea figure dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Etait-ce la même maison ? 

Comme la maison Ithurdide était située non loin de la maison Etcheparea, la maison Ithurrondoa devait avoir un lien très serré avec elle. En 1704, son héritière, Maria de Combania, avait épousé un fils de la maison Etcheparea, Bertrand Darrosbide, l'oncle et parrain du père de notre Bertrand, et la mère de Maria, la dame ancienne de la maison Ithurrondoa, avait pour nom Marie d'Ithurbide. 

Les noms de familles

Si Magdalaine D'Etcheberry, la dame ancienne en 1709, inscrite sous le nom de Darrotzbide, était bien l'héritière de la maison Etcheparea, en épousant Pierres de Rospide vers 1676, ce dernier en était devenu le sieur, tel que spécifié dans son acte de décés en 1691. 

Le couple Etcheberry-Darrosbide eurent sûrement quelques enfants dont le premier fut prénommé Pierre vers 1677, Betri en langue basque, car il devint l'héritier de la maison. On suspecte qu'il y eut aussi le Jean cité ci-haut vers 1679, une Marie vers 1681, une Magdalaine vers 1685 et une Jeanne vers 1687. Puis, il est absolument certain qu'il y eut Bertrand Darrosbide vers 1683, le premier de quatre portant ce nom à Bidart. Dommage que les registres des baptêmes de 1660 à 1690 soient disparus !

Ensuite, en 1698, Betri Darrosbide hérita de la maison Etcheparea, et en devint le sieur. Il épousait Jeanne d'Etcheberry qui donna naissance à leurs deux enfants, Magdalaine en 1698 et Bertrand en 1702. Il est fort possible que Betri décéda jeune comme son père. Car on ne le retrouvait plus par la suite : pas d'autres naissances en vue, non cité comme témoin au mariage de sa fille en 1919 mais le fils d'une autre maison. Ce fut en 1733, au mariage de son fils avec Marie de Larralde, les parents de notre Bertrand, où il fut cité sous le prénom de Pierre, qu'il était bien décédé, ainsi que son épouse Jeanne d'Etcheberry.

L'héritière, leur fille Magdalaine Darrosbide, épousa Pierre d'Etchemendy en 1719. La maison passa sous les mains de la famille Etchemendy pour une génération seulement. Le couple eut trois enfants : Pierre en 1720, Marie en 1724 et Catherine en 1729. Chacun hérita à tour de rôle, les deux premiers perdant leur titre à leur décès respectifs, en 1749 et 1754.

La nouvelle héritière, Catherine d'Etchemendy, épousa Pierre d'Apesteguy en 1760. Le couple eut au moins trois fils : Jean en 1762, Bertrand en 1764 et Dominique en 1770. La maison demeura dans la famille Apesteguy sur au moins deux autres générations. Leur fils Dominique hérita vers 1796, puis leur petit-fils François en 1820. Jean était né en danger de mort et Bertrand décédé à l'âge de 10 ans et demi en 1774.

© Lucie Delarosbil, 2018

Publié dans Basques

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