Défaut de témoins
Le troizieme jour de fevrier 1704 Bertrand Darrozbide fils Detcheparea de la presente parroisse de Bidart Epousa dans lEglise parroissiale du meme lieu, Maria de Combania heritiere Ditturrondoa du dit lieu de Bidart Et les Ceremonies prescrites par le St(Eglise) ayant prealablement esté obtenue La benediction Nuptiale leur a Esté donnée par moy Laforcade Curé
Le 3 février 1704 était le jour du mariage de Bertrand Darrosbide avec Maria de Combania. Lui était le premier connu de ce nom à Bidart, un fils de la maison Etcheparea. Elle était l'héritière de la maison Itturrondoa. Cet acte ne mentionne aucun témoin au mariage. Ce Bertrand était l'oncle et le parrain du père de notre Bertrand, donc son grand-oncle.
Le couple eut dix enfants : Joannis en 1704, Jean en 1706, Catherine en 1707, Jean en 1708, Jeanne en 1709, Catherine en 1712, Magdalaine en 1715, Raymond en 1717, Marie en 1723 et Pierre en 1728. Parmi leurs enfants, ce fut Jeanne qui devint finalement l'héritière de la maison en 1740, les quatre enfants qui l'ayant précédée étaient tous morts, incluant leur dernier fils héritier, décédé en 1739.
Maison Itturrondoa
Cette maison ne figure pas dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart, ni dans Les maisons anciennes de Guéthary de la monographie de cette commune. Par contre, elle est souvent citée dans les registres paroissiaux de Bidart, à commencer par ce mariage de 1704 et à suivre par les baptèmes des dix enfants du couple, entre 1704 et 1728 et les décès de membres de la famille.
Trois femmes dénommées Marie Ditturbide étaient en lien avec le couple Darrosbide-Combania : la dame ancienne de la maison Itturrondoa en 1706, la dame de la maison Marychibanenea en 1708 et l'héritière de la maison Joanniscorenea en 1717.
La première était la mère de Maria de Combania. Elle était la marraine de Jean Darrosbide, né en 1706, et la dame ancienne de la maison Itturrondoa. De 1706 à 1713, son conjoint, Jean Delamaison, portait le titre de consieur de cette maison. Il était aussi le parrain de trois de ses petits-enfants Darrosbide : Jean né en 1706, Catherine née en 1707 et Jean né en 1708. Il décéda le 26 août 1713 à l'âge de 50 ans (né vers 1663). Marie Ditturbide décéda le 9 décembre 1730 à l'âge de 70 ans (née vers 1660).
Par ailleurs, en 1699 et en 1701, Jean (Joannis) de Lamaison père, le sieur de la maison Iturondoa était le parrain de deux enfants. Le premier enfant était un fils d'Esteben d'Iturbide et de Marie d'Etcheberry, des locataires à la maison Chuhurrarenea, mariés le 1er février 1695, Esteben étant un fils de la maison Dithorrondoa. L'autre enfant était une fille de Catherine d'Iturbide (le nom du père est illisible), la dame de la maison Madelenenea. Il était citée ''père'' dans les deux actes de baptême, ce qui semble être une différenciation avec l'autre Jean Delamaison qui portait le titre de consieur et non de sieur. Ce qui laisse aussi penser que le premier était le fils du second. Qu'en était-il réellement, dans les faits ?
Par la suite, en 1703, Marie Ditthurbide, la dame de la maison Ditturria (Itturrondoa) était la marraine d'un fils de la maison Madalenenia, du sieur et de la dame Bertrand de Lucq et Catherine Ditturbide. Cet acte de baptême indique le nom du père, le conjoint de la dame de la maison, l'information manquante à cause du nom illisible en 1701.
Mais qui était le père de Maria de Combania ? Parmi les parrains et les marraines de ses enfants, il n'y eut que Bernard de Combalier pour sa fille Catherine Darrosbide, le 14 octobre 1712. Aucun titre n'était accolé à son nom. Mais on peut supposer qu'il était son frère. Des années plus tard, Dominique Bomballier, le sieur de la maison Pitrerenea, devenait le parrain de son petit-fils Dominique Darrosbide, le 24 avril 1757.
Non loin de la maison Etcheparea, une maison Ithurbide existait sur un grand territoire, un domaine. Aucune maison ne figurait entre elles sur le plan du cadastre. On peut se demander si un lien existait entre la maison Itturrondoa et la maison Ithurbide.
Selon Jean-Baptiste Orpustan : ''Les très nombreux noms avec ondo disent en général la notion de proximité.'' Le mot basque signifie en français proximité, voisinage, à côté. (dictionnaire Elhuyar hiztegia) Le mot basque ithurri veut dire source, fontaine. (Orpustan) La maison Ithurrondoa devait donc être située à proximité d'une source. En outre, le mot basque bide, qui veut dire en français chemin, voie, route, trajet, itinéraire, associé au mot ithurri signifierait que la maison Ithurbide était située sur le chemin vers une source.
Maison Ithurbide
Cette maison ne figure pas en tant que telle dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart, mais peut-être était-ce la maison orthographiée Iturbidea.
Le 10 février 1658, l'héritier, dont on ignore le nom, épousait Catherine de Muzturio, qui y décéda le 11 octobre 1692. Le 24 janvier 1683, l'héritière de la maison, Sabine de Cilhoet, épousa un fils de la maison Iribarron, Joannes d'Inhitze. Le patronyme du premier héritier inconnu devait donc être Cilhoet. Le 30 septembre 1691, parrain à un baptême, Joannes d'Ibarren (d'Inhitze) était le sieur de la maison Iturbide; les 23 juin et 29 novembre 1692, deux autres fois sieur de la maison Diturbide sous le nom de Jean d'Irribarron et de Irribarren. Marie Cilhoet était une fille de la maison.
Puis une ambivalence suivra entre Hirribaren (Irribarron) et Inhitze. Le nom d'une maison devenait le patronyme et le patronyme le nom d'une maison, pour conclure avec une combinaison des deux.
Le 21 juin 1718, le fils héritier de Sabine de Cilhoet, Jean de Hirribarren d'Inhitz, épousa Magdeleine Labat, une fille originaire de la commune de Bassussary. Ensuite, en 1745, ce fut Arnaud de Hirribarren-Inhits, un marchand, qui fut l'héritier de la maison. Le 13 février 1776, son fils aîné Jean épousa Marie Harispe. En 1837, cette dernière décéda à la maison Dithurbide. Elle était veuve.
Aucune piste parmi les noms de personnes n'indique un lien direct entre elles et les deux maisons Itturrondoa et Ithurbidea.
© Lucie Delarosbil, 2018