Comparons des personnes
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Le 22 novembre 1702 avait été baptisé le père homonyme de notre pionnier à Paspébiac. Bertrand Darrosbide, né deux jours plus tôt, deuxième de ce nom à Bidart, eut pour parrain son oncle homonyme, le premier de ce nom au même lieu, le frère de son père. Cependant, le parrain fut remplacé par un certain Benalde Compalce, le sieur de la maison Contramanenea. Sa marraine fut Marie Desponses, une locataire de la maison Salaberia.
Benalde Compalce et Marie Desponses : deux nouvelles personnes, nullement revues ailleurs dans la famille élargie. Contramanenea et Salaberia : deux nouvelles maisons, tout autant rarement vues dans le répertoire familial.
Maison Contramanenea
Cette maison ne figure pas dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Cependant, dans le chapitre sur les marins et corsaires de Bidart, l'auteur accorde une longue fiche à la famille des Bombalier, en racontant l'histoire maritime de cinq de ses membres et en spécifiant les variantes de Monbalier et de Combalière. Variantes qui se rapprochent sensiblement de Combanier et de Combania.
Un fait intéressant attire l'attention dès le début de la fiche : la présence du nom de Harismendy. Le 20 janvier 1652, Nicolas de Combalière devint le parrain de Nicolas de Combalière, le fils de Esteban de Combalière et de Jeanne de Harismendy. Un Bernard Bombalier était né vers 1656 et décédé le 6 septembre 1721. Il était le sieur de la maison Contremanenea. Le 15 janvier 1715, son fils Bertrand de Bombalier épousa l'héritière de la maison Toussignarenea (Touchinarenea), Marie de Haranchipi.
En 1702, Benalde Compalce remplaçait le parrain de notre Bertrand et en 1721, Bernard de Bombalier décédait, les deux hommes cités en ces deux dates, espacées d'une vingtaine d'années, comme étant le sieur de cette maison. Pouvaient-ils être la même personne, à moins que le premier (Benalde) ait été le fils héritier du second (Bernard).
Le parrain officiel de notre pionnier, son homonyme Bertrand Darrosbide épousera Maria de Combania quatorze mois après, le 3 février 1704. D'ailleurs, une de leur fille aura en 1712 un parrain du nom de Bernard de Combalier. Si on fait un calcul de probabilités, le Bernard né vers 1656 se serait marié mettons vers 1677, à peu près dans les mêmes années que les parents du premier Bertrand Darrosbide. Il aurait eu des enfants avec une femme pour l'instant de nom inconnu, mais peut-être était-ce Marie Itturbide, la mère de Maria de Combania.
Maison Salaberea
Cette maison ne figure pas dans le chapitre Les habitants de quelques maisons anciennes de la monographie Bidart. Le 2 novembre 1702, Mori (Marie) Desponses, la marraine du père de notre Bertrand, était locataire à la maison Salaberia. Qui étaient les propriétaires de cette maison ?
Le 20 novembre 1701, Joannis de Larralde, un fils de la maison Salaberria de Cami, épousait Joanna de Lafargue, l'héritière de la maison Salaberria, devant les témoins Joannes de Bastres, le sieur de la maison Combariorenia, et Pierre de Mimiague. Hum ! Ce Joannis serait-il le père de Marie de Larralde, la mère de notre Bertrand ?
Le 28 avril 1707, Joannis Ditthurbide décéda à la maison Salaberia. Âgé de 7 à 8 ans, il était le fils d'Esteben et de Maria d'Etcheberry, ses parents conjoints et locataires à cette maison. Le 17 octobre 1699, le couple était locataire à la maison Chuhurrarenea. Ils avaient fait baptiser leur fils Joannis, né le 13. Le parrain de l'enfant était Joannis de Lamaison père, le sieur de la maison Iturondoa, et la marraine, Marie Despontoure, locataire à la maison Chuhurrorenea. Cette dernière était-elle la même Marie que la marraine du père de notre Bertrand, au patronyme Desponses ? Si oui, on dirait que des locataires de la maison Chuhurrarenea en 1699 avaient transféré à la maison Salaberia autour de 1702 et 1707.
Le patronyme de Marie Desponses s'avère très rare dans les registres de Bidart au début du XVIIIe siècle. En 1699, on retrouve une Marie Despontoure et en 1704, un Daniel Despontory et Despontors, le sieur de la maison Harguineorenea, aussi en tant que parrain à deux reprises.
Trois autres décès eurent lieu dans cette maison. Le 10 novembre 1713, Françoise de Lacau était la dame de la maison Salaberria, décédée à 60 ans, donc née vers 1653. Le 14 janvier 1715, Domins d'Aguerre était une fille des locataires de cette maison. Elle décédait à 2 ans. Le 17 juillet 1719, Jeanne de Lafargue était une fille de la maison Salaberria, décédée à 12 ans, et donc née vers 1707. Cette dernière était-elle une petite-fille de Françoise de Lacau ?
Cherchons un lien entre les maisons Chuhurrarenea et Salaberria. À la première maison, le sieur en 1691 était Laurens d'Etcheverry, présent au convoi funéraire de Pierres de Rospide. Julienne de Lafargue en était la dame en 1704. Les deux personnes étaient-elles mariées ensemble ? Ou bien étaient-elles le beau-père et la belle-fille ? Par ailleurs, à la seconde maison, était décédée Jeanne Lafargue à 12 ans, une fille de la maison, pas une fille de locataires. Cette maison pouvait être la maison d'origine de Julienne de Lafargue, et Jeanne sa nièce. Ce serait ainsi un lien entre les deux maisons où, semble-t-il, des locataires étaient transférés de l'une à l'autre.
Juste en cette maison Salaberria, qui semble apparaitre seulement au début du siècle, quelques locataires portaient des patronymes différents, donc de familles différentes : Marie Desponses en 1702 (était-elle célibataire?), le couple Esteben Ditturbide et Maria Etcheberry en 1707 (et enfant décédé à 7 ans) et Domins Daguerre en 1715 (décédée à 2 ans) et possiblement ses deux parents.
© Lucie Delarosbil, 2018
Modifications : 10 novembre 2018