Pionnier de Sare à Paspébiac

Publié le par Lucie Delarosbil

À Sare, le 30 janvier 1759, un mariage fut célébré par le curé Robin. Ce fut celui de Joannes Harotzarena et de Dominch Igusquiaguerre.

Le trentieme jour du mois de janvier de l’année mil Sept cens cinquante neuf aprés les / trois publications des bans de futur mariage à contraites Entre joannes harotzarena majeur / fils Legitime de critoal harotzarena Et de fûe marie dithurbide Sieur Et dame de / halDonbeherea, Et Dominch igusquiaguerre mineure fille legitime de pierre digusquia- / guerre, Et de fue marie peruteguy Sieur Et dame doyhuinburua, ou urchinarena, Et / heritiere de Cette maison, Les Deux de cette paroisse; Les dites publications faites aux / prônes des messes de paroisse des dimanches Septieme, quatorzieme Et vingtunieme jours / du present mois, Sans qu’il Se Soit trouvé aucun Empeschément ou opposition, jay / Soussigné Curé de Sare ay reçû aujourhuy En cette Eglise Leur mutuel consentement / de mariage Et Leur ay donné La benediction nuptiale avec Les ceremonies prescrites / par La Sainte Eglise, En presence, Et du consentement dudit critoal harotzarena / pere de L’époux, michel harotzarena frere du même Epoux, Sieur de la dite / maison de halDongbeherea, pierre Igusquiaguerre pere de lépouse, Et martin / igusquiaguerre oncle de Lépouse Sieur de halçuartea habitans de cette paroisse / qui n’ont pas Signé, ny les Epoux, de se faire interpellés par nous - // Robin [Ds] Curé

Ce couple eut au moins cinq enfants entre 1761 et 1773, quatre filles et un garçon. Ce dernier, prénommé Pierre, était né le 29 août 1763.

Le lundi vingt neuvième jour du mois d’aout / de l’année mil Sept cens Soixante trois a été / baptisé par moy vicaire de Sare Soussigné / pierre né d’aujourdhuy du legitime mariage / de jean haroxarena laboureur et de / dominz digusquiaguerre Son epouse Sieur / et dame duchquinanena ou oihanburua / de cette paroisse Le parrein pierre igusqui- / aguerre et la marreine marie barnetche / du present lieu qui n’ont pas Signé / Savoir le pere pour etre absent et les / autres pour ne le Savoir de ce faire / interpellés par moy // aprereche vicaire

En 1784, à Saint-Pierre et Miquelon, un certain Peillo Harotçarena figurait parmi la longue liste des Basques venus en Amérique septentrionale. Il avait été engagé pour être charpentier et calfat. Il venait de Sare. Le nom Harotçarena, très ressemblant de Arotsaina, s’avérait le guide parfait dirigé vers une piste précise du lieu d’origine de Pierre, notre pionnier. Par ailleurs, cela supposait aussi qu'il devait être né autour de 1765 ou du moins durant cette décennie.

À Paspébiac, le 22 octobre 1795, Marie Darosbil épousait Pierre Arotsaina. Elle avait dix-huit ans, lui, trente-deux. Sur leur acte de mariage, les parents inscrits de Pierre étaient Jean Arotsaina et Dominique Yousquiaret. Maintenant trouvé, sans aucun doute, le même couple du mariage de 1759 (Joannes Harotzarena et Dominch Igusquiaguerre) et du baptême de 1763 (Jean Haroxarena et Dominz Digusquiaguerre). Ainsi, il s’agit d'ancêtres basques dans leur milieu, pour de nombreux Anglehart (Miguelharte), Beaulieu, Boudreau, Chapados (Chapadeau), Delarosbil (Darospide), Denis (Dunis), Duguay (Duguet), Gignac, Giguère, Greene, Grenier, Horth, Huard (Huart), Joseph (Killer), Labourdette, Loisel (Loiselle), Parisé, etc., ces derniers noms de familles tirés des quatre premières générations de descendants autour de Paspébiac, Hopetown et Saint-Godefroy.

L’acte de mariage des parents de Pierre nous apporte beaucoup de renseignements sur sa famille immédiate: ses grands-parents paternels, Cristoal Harotzarena et Marie Dithurbide, et ses grands-parents maternels, Pierre Igusquiaguerre et Marie Peruteguy. De plus, sa mère était l’héritière de la maison de ses grands-parents maternels, l’aînée de la famille, alors que c’était son oncle Michel Harotzarena qui avait hérité de celle de ses grands-parents paternels, son père étant évidemment un cadet de la famille. Ses grands-mères étaient toutes deux décédées à cette date. Outre Cristoal et Pierre, ses grands-pères, et Michel, son oncle paternel, un autre témoin: Martin Igusquiaguerre, cité comme étant l’oncle de sa mère, était probablement le frère de son grand-père maternel.

Enfin, les domonymes permettront d’ouvrir les portes des maisons afin de connaître d’autres membres de cette famille basque retrouvée. C’est à suivre !

© Lucie Delarosbil, 2014

Modification du titre: 15 novembre 2015

Sources: Les actes: Conseil Général Pyrénées-Atlantiques, Registres paroissiaux et d'état civil, Sare, BMS 1715-1785, Images 23 et 106 sur 462. « Le fameux livre de Paronnaud » et « AROTSAINA: la descendance sans le nom d'origine » sur ce blogue.

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S
Quelle trouvaille! Quelle aventure! Qu'est-ce qu'un domonyme ? Est-ce le gentilé ? Je n'ai aps compris le liens ici ...
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L
Un domonyme, c'est le nom d'une maison, d'un domaine. Tirés de ces actes, voici des exemples de noms de maisons: halDonbeherea, doyhuinburua, halçuartea, duchquinanena ou oihanburua ...
M
Félicitations pour cette trouvaille et tes recherches au pays basque. Au delà de l'histoire de ton ancêtre, un nom m'a intéressé particulièrement, celui de la marraine de Pierre : Marie Barnetche. Une brève recherche dans Internet m'apprend que l'ancêtre des Bernatchez en Amérique est également originaire de Sare.
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J
Belle recherche ! Cela doit être émouvant d'établir le lien génalogique entre les deux continents.
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