Mourir enflammés

Publié le par Lucie Delarosbil

Début d’hiver 1807, Noël et Jour de l’An venaient à peine de passer. Le 5 janvier, deux enfants moururent tragiquement dans un incendie, le cousin et la cousine. Ils furent inhumés le 22 mars.

Sépulture de Pierre-André Bergeron

Le vingt deux Mars dix-huit Cent / Sept Je soussigné prêtre Missionnaire ai / donné la Sépulture Eclésiastique à Pierre / André fils de Pierre Bergeron Pêcheur & / de feu Josette huard de Carlîle consumé / dans les flammes d’un incendie le cinq / Janvier précédent [agé de douze ans] présent le pere & / Jean Arseneau qui n’ont sçu signer quatre mots interlignes bons // Ch Fr Painchaud

Sépulture de Marie-Rosalie Bergeron

Le vingt deux Mars dix-huit Cent Sept / Je soussigné prêtre Missionnaire ai / donné la Sépulture Eclésiastique aux restes / de Marie Rosalie consumée dans un / incendie le cinq Janvier précédent agée / de quatre Ans fille Légitime de Baptiste / Bergeron Pêcheur et de Marie Bruneau / de Carlîle présent Jean Arseneau / & isaac Bernard qui n’ont sçu / Signer // Ch: Fr: Painchaud ptr

Des mots d'une terrible tristesse ! Une histoire horrible ! Pour la famille, les amis, les voisins, la communauté entière... Une histoire qu’on peut juste imaginer.

Leurs pères, Pierre, né vers 1771, et Jean-Baptiste, né en 1776, les fils de Pierre Bergeron et de Marie-Geneviève Poitevin (Potvin ou Pot de Vin), pratiquaient le métier de pêcheur. Ils étaient devenus veufs assez jeunes: le premier vers trente ans, après six ans de mariage; le second à vingt-huit ans, après trois ans de mariage. Au moment du drame, en 1807, on ne peut savoir s’ils habitaient ensemble ou si l’un était en visite chez l’autre.

La cohabitation aurait du sens. Pierre avait déjà perdu son fils Michel de deux ans en mars 1800 et son épouse Josette (ou Marie Huart) de vingt-huit ans en mars 1801. En mai 1802, seul avec un enfant de six ans, Pierre-André étant né en mars 1796, il pouvait très bien accueillir son frère nouvellement marié avec Marie Vienneau (et non Bruneau). Possible aussi que Jean-Baptiste habitait déjà avec lui avant son mariage. De son côté, ce dernier perdait sa femme, aussi âgée de vingt-huit ans en 1805, trois semaines après la naissance de leur troisième fille. Un an et demi plus tard, les flammes emportèrent sa fille aînée de quatre ans, filleule de ses parents, avec son neveu de dix ans et demi (et non douze ans). De plus, en septembre 1798, les deux frères avaient perdu une petite soeur de huit ans prénommée Marie-Rosalie. Finalement, Pierre mourut à quarante ans le 6 septembre 1811. Il fut enterré à Bonaventure.

© Lucie Delarosbil, 2015

Modifications: 22 avril 2015

Sources: FamilySearch, Québec, registres paroissiaux catholiques, 1621-1979, Bonaventure, Saint-Bonaventure, BMS 1795-1815, Image 44 de 276.

Publié dans Sépultures, Enfants

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