Et les questions qui ne cessent...

Publié le par Lucie Delarosbil

Le 22 octobre 1752 à la « grande rivière » était baptisé François, un « fils de Julien L’Epaux dit La vielle et de Marie Monjouesh ses pères et mères en légitime mariage ». Huit ans plus tard, on retrouve deux enfants du même couple à Ristigouche: Thomas et Geneviève.

En effet, leurs mariages avaient eu lieu en cet endroit le 12 août 1760. Thomas « Delépaut » avait épousé Marie Normans, et sa soeur Geneviève « Delépot », Gabriel Huard. Le nom de leur mère était inscrit « monjouete » dans les deux actes. Les parents semblaient absents, du moins le père qui ne faisait pas partie de la liste des trois témoins, François Laroch, Pierre Langlois et Loüis Dunis. (voir l’article « On connaît ces témoins ») Ils étaient aussi absents de l’endroit le 24 octobre 1760 lors du recensement et de même pour les trois témoins.

Le 5 août 1761, jour d’un autre recensement, Marie était revenue à Grande-Rivière avec son époux Julien « Lepeau », présents avec deux filles. La famille était voisine de celle de Madeleine Caplan et d’Olivier Michel qui avaient eux aussi deux enfants. François L’Epaux dit la vielle était-il décédé ? Qui étaient les deux filles ?

Au recensement de 1765, Marie et Julien résidaient encore dans le comté de « Gaspez », avec un garçon de plus de quinze ans et une fille. Un garçon en plus et une fille en moins ! Le garçon ne devait pas être François alors âgé de treize ans. Ni leur fils Thomas puisqu’il figurait aussi avec son épouse et deux jeunes enfants. Toutefois, on constate la présence de Jean Lavieille au recensement de Percé en 1777, avec un bateau et quatre serviteurs. Était-il le fils de Thomas ? On suppose plutôt qu’il était son frère, le garçon présent chez Marie et Julien en 1765.

Une parenthèse... À Percé en 1777, les serviteurs fourmillaient. Au total de cent, ils étaient trois fois plus nombreux que les enfants.

Concernant Geneviève, on présume qu’elle était devenue la veuve de Gabriel Huard et qu’elle s’était remariée avec Roch Daraiche, avec qui elle eut plusieurs enfants. Elle n’en aurait pas eu avec Gabriel. Il était peut-être décédé peu de temps après son mariage, peu de temps après la dernière bataille pour la Conquête. Qui sait ? Il est fort possible qu’entre deux maris, Geneviève était revenue vivre chez ses parents, représentant ainsi l’une des deux filles présentes en 1761. L’autre fille, Thérèse, née vers 1755, allait plus tard épouser Jean-Baptiste Chamberland. D’ailleurs, Geneviève se serait encore remariée. Sur l’acte de ce mariage, elle n’était pas citée comme étant « veuve » et sa mère portait le nom de « Berton ». Était-ce la même Geneviève ? La mère était-elle une soeur de Marguerite et de Louise ? Ou une fille d’un de leurs frères ? Avec tant de questions, d'autres recherches restent à prévoir.

De toute façon, pour le moment, on sait que Marie Monjouesh (Berton ?) était une pionnière en Gaspésie, la mère d’au moins deux filles pionnières et trois garçons. Grand-mère des Lepeau de la troisième génération, elle l’était aussi des Daraiche et Chamberland de la deuxième génération, les enfants de ses filles Geneviève et Thérèse. Et peut-être des Béland, on verra. Dommage qu’on ne sache qui étaient ses parents. On suspecte des origines autochtones, non sans raison sûrement. Dans ma généalogie, elle figure trois fois dans ma neuvième génération (sosa 379, 439, 507): deux fois par Geneviève et celle au centre par Thérèse.

© Lucie Delarosbil, 2015

Publié dans Métissages

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