Théotiste Huart mère des Joseph
Pionnière de la grande famille des Joseph, Théotiste Huart était la fille d’Anne Duguet et de Jacques Huart. Elle était donc aussi la petite-fille des pionnières Marguerite Leberton et Catherine Caplan. [1] [2] Aucun acte de baptême n’existe en son nom.
Le 20 septembre 1794, elle donnait naissance à une fille, laquelle était baptisée « Elisabeth illégitime » le 16 août 1795. Le document ne fait aucune mention du père, pas même d’un père de type « inconnu ». Seulement la mère, « Théotiste Huart », le parrain « Jean Aspirots » et la marraine « Marie Huart tante de l’enfant » apparaissent sur cet acte. Plus tard, on l’appellera Elisabeth dite Beaudette. [3]
Le 30 mars 1802, à New Carlisle, Théotiste Huart avait épousé Benjamin Joseph Killer devant le juge de paix John Mann, un écuyer. Le 24 avril 1803, son mariage était « réhabilité » devant les témoins Jacques Loiselle et Jacques Huart, son ami et son frère. Benjamin Joseph était le « fils majeur de Joseph Killer et de Marie Jesu, de la ville d’Alcubasse, en Portugal ». Le nom véritable de cette ville est Alcobaça. Elle est située à 95 km au nord de Lisbonne et à 125 km en passant par la route. Dans l’acte de mariage, le couple reconnaissait « pour leur fils légitime Joseph Killer, né le cinq janvier dernier ».
Sept enfants étaient nés de leur union: Joseph (5 janvier 1803), Marie (20 septembre 1805), David (1 avril 1808), Mariette (15 octobre 1810), Pierre-Ange (13 mai 1813), Romain (5 septembre 1817) et un enfant « anonyme » (11 avril 1821). Dans les actes de baptême de Joseph et de Marie, sous la plume de deux prêtres différents, Lefrançois et Amiot, le père portait le même nom de « Killer », alors que dans ceux de David et de Mariette, le prêtre Fitzsimmons l’avait inscrit « Joseph Bent », avec l’ajout de « Portugais » dans celui de David. Aux baptêmes de Pierre-Ange et de Romain, deux autres missionnaires, Leclerc et Demers, avaient inversé ce qui semblait être ses deux prénoms. « Benjamin Joseph » devenait « Joseph Benjamin ». Que peuvent bien signifier ces déformations multiples ? Des problèmes de prononciation ? Ou quoi d'autre ?
Bien que pour l’enfant anomyme, Aubry avait écrit « joseph Ben », le nom de famille s’était définitivement arrêté sur « Joseph », et non sur Ben ou Bent ou Benjamin, dès le 9 janvier 1826, lors du mariage de Marie Joseph avec Paulin Roussy. [4] Finalement, « Benjamin Joseph » était décédé le 12 octobre 1848 à soixante-douze ans. À son tour, Théotiste, « épouse légitime de défunt Benjamin Joseph de cette paroisse », était morte « à l’âge de cent ans » le 21 juillet 1866, ses fils « David L'Ange Romain Joseph » présents pour sa sépulture. Voilà ! Si elle avait vraiment cent ans à son décès, il aurait fallu qu’elle naisse avant le 21 juillet 1766, qu’elle porte son dernier enfant resté vivant à cinquante et un ans et qu’elle redevienne enceinte à cinquante-quatre ans. Est-ce réaliste de le croire ?
Dans ma généalogie, Théotiste Huart apparaît deux fois (sosa 103 et 113) dans la septième génération de mon côté maternel, par sa fille Elisabeth dite Beaudette, et par son fils David Joseph. Très près l’un de l’autre dans ma sixième génération, Elisabeth (51) était une arrière-grand-mère paternelle de mon grand-père maternel, et David (56) était un arrière-grand-père paternel de ma grand-mère maternelle.
© Lucie Delarosbil, 2015
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