Unions avec des veufs
Fille du seul homme prénommé Bertrand à Paspébiac, Catherine Darosbille faisait partie d’une lignée de pionnières de mère en fille: sa mère Marie Dunis, sa grand-mère Madeleine Laroque, son arrière-grand-mère Marguerite Caplan et celle dont le nom reste inconnu, son arrière-arrière de grand-maman d’origine autochtone. Comme sa grand-tante Catherine Laroque, comme sa mère, comme sa soeur aînée Marie, elle avait épousé un pionnier d’origine basque. [1] Qui sait si sa grand-maman n’avait pas fait de même, si Louis Dunis n’était pas un basque ? L’avenir le dira peut-être.
À Grande-Rivière, le 12 août 1795, Jean Aspirots, « habitant de Bayonne », épousait Catherine Dugai de Paspébiac. [2] Catherine Darosbille avait au plus une dizaine d’années. Quand Catherine Dugai décéda le 11 mai 1803, le lendemain de la naissance de son fils Jean, elle laissait aussi deux petites filles dans le deuil. Félicité avait cinq ans, et Jeanne, deux ans. Le nouveau-né était-il mort avec elle ? On ne sait ce qu’il advint de lui. Plus tard, Félicité sera l’épouse de Roch Daraiche, de la troisième génération de père en fils, et Jeanne, celle du pionnier lorrain, Joseph Maldemé.
Après deux ans de veuvage, le 17 mai 1805, Jean Aspirots convolait avec Catherine Darosbille, à Paspébiac. Elle était inscrite « fille mineure de défunt Bertrand Darosbille et de Marie Denis ». Son père était décédé depuis le 5 mai 1802. Les deux témoins officiels du mariage étaient son grand-père maternel « Louis Dunis, capitaine de milice, qui a signé » et le conjoint de sa soeur aînée, « Pierre Arotsaina », certainement un ami de Jean Aspirots, car il avait aussi été un témoin présent à la sépulture de Catherine Dugai.
Catherine avait donné naissance à sept enfants: Jean né le 23 décembre 1806, Isaac né le 1 mai 1809, Jean-Baptiste né le 22 janvier 1812, Agathe née le 5 février 1814, Placide né le 20 août 1819, Pierre né le 6 décembre 1821 et Jules né le 18 janvier 1828. En quarante ans, de 1831 à 1871, elle récolta près d’une cinquantaine de petits-enfants qui n’avaient pas tous eu l’occasion ou la chance de l’avoir connue, et encore moins leur grand-père. Car, veuve de Jean depuis le 23 avril 1835, elle mourait le 2 mai 1851.
Cependant, elle avait convolé elle aussi en secondes noces le 27 janvier 1842 avec Joseph Babin, de Bonaventure, qui, de sa première épouse, avait sept enfants nés entre 1815 et 1827, et aucun enfant vivant de sa deuxième épouse. Ainsi, Catherine Darosbille avait été une deuxième et une troisième épouse dans sa vie. Jamais la première. Deux fois elle s’était mariée avec des veufs. Elle n’avait eu des enfants qu’avec le premier. Pas de descendance avec le second.
Dans ma généalogie, Catherine Darosbille se retrouve deux fois (sosa 89 et 121), côtés paternel et maternel, dans ma septième génération, par son fils Isaac, marié en secondes noces avec Marie-Dorothée Brasseur. Son petit-fils Emmanuel Aspirot, prénommé « Manuel » à son baptême, avait épousé Suzanne Langlois (sosa 23 et 31) de Port-Daniel, la mère des grands-mamans maternelles de mes parents, Agnès et Geneviève Aspirot. [3] [4]
© Lucie Delarosbil, 2015
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