Bernard alias Jean-Baptiste
Jean-Baptiste Labourdette semble avoir été le premier résident de Paspébiac à s’être engagé pour la Première Guerre mondiale quatre mois après ses débuts. En effet, le 1er décembre 1914, il signa sa demande et passa tous les tests requis. Il déclara qu’il était né le 28 septembre 1882, à Ledeuix, canton d’Oloron, en France. C’est en Béarn, aux Pyrénées-Atlantiques.
Laboureur de métier, il se disait aussi actif dans la milice. Par ailleurs, il aurait fait du service militaire dans le 85e régiment. Il mesurait cinq pieds et quatre pouces, avait le teint foncé, les cheveux et les yeux noirs, sans aucun signe distinctif.
Sa fiche matricule portait le numéro 61644.
Il avait nommé Julienne Parisé comme étant son plus proche parent à Paspébiac. Bien sûr, elle était son épouse depuis sept ans. Il s’était marié avec elle le 13 août 1907, la fille de François-Xavier Parisé et de Julienne Albert, née le 18 mai 1886. Le même jour d’ailleurs qu’une autre fille de ce dernier couple, Angélina Parisé, qui avait épousé George René, un marin venu de Saint-Malo, fils de Philémon et d’Emilie Françoise Lemoy (ou Lemay).
Alors que Jean-Baptiste allait avoir vingt-cinq ans dans un mois et demi, Julienne avait vingt et un ans depuis trois mois.
Le treize août mil neuf cent sept, vu la publication de trois bans de mariage faite aux prônes de nos messes paroissiales entre Jean Baptiste Labourdette, marin, domicilié en cette paroisse, fils majeur de Pierre Labourdette cultivateur, et de Jeanne Nogues, de Bordeaux, France, d’une part, et Julienne Parisé fille majeure de François Xavier Parisé, marin, et de Julienne Albert de cette paroisse d’autre part, ne s’étant découvert aucun empêchement, nous, curé, soussigné, avons reçu leur mutuel consentement de mariage et leur avons donné la bénédiction nuptiale en présence de Paul Lemoy, ami des époux, qui a déclaré ne savoir signer et de Agnès Albert, qui, ainsi que les époux, a signé avec nous. Lecture faite. Julienna Paries Jean Baptiste LaBourdette Agnès Albert T. C. Duret Ptre curé
Dans l'acte de mariage de Jean-Baptiste et de Julienne, les parents de Jean-Baptiste, Pierre et Jeanne Nogues, étaient cités comme étant des habitants ou des natifs « de Bordeaux ». La commune de Ledeuix se trouve à environ 240 kilomètres au sud de Bordeaux, un peu à l’est, à l’intérieur des terres du Pays Basque. Un Labourdette y était vraiment né, du même couple, au jour du 28 septembre 1882. Cependant, il avait été enregistré à la mairie sous le prénom de Bernard, en présence d’un certain Jean-Baptiste Brané, laboureur de vingt-deux ans.
À Paspébiac, Jean-Baptiste et Julienne eurent au moins neuf enfants. Le premier était une fille prénommée Marie-Jeanne, née le 4 septembre 1908. Ensuite, ils eurent trois fils: Eugène, né le 25 octobre 1910, Léon, né le 4 septembre 1912, et Gérard-Henri-Paul, né le 21 septembre 1914; ce dernier serait né à Montréal. Dans les actes de baptême des trois premiers enfants, on mentionnait que Jean-Baptiste était « cultivateur ». À la fin de chaque acte, on avait spécifié à son sujet: « père absent ».
La famille ne continua à s’agrandir que six ans plus tard. La Guerre ! Ainsi, quatre garçons et une fille naquirent entre 1920 et 1927. Par la suite, Jean-Baptiste fut plusieurs fois maire du village: de 1931 à 1935, de 1937 à 1939, de 1949 à 1950. Il décéda durant son dernier mandat à la mairie, un mois et demi avant ses soixante-huit ans, à Québec, le 10 août 1950. Il fut inhumé le 14 août.
Un fait intéressant à noter avant de conclure : le grand-père maternel du beau-père de Jean-Baptiste Labourdette était Pierre Arotsaina, un de nos pionniers basques de Paspébiac, l’époux de Marie Darosbil, né à Sare, à environ 79 km de Ledeuix.
Quant à Julienne Parisé, elle aura sa place parmi nos pionnières.
© Lucie Delarosbil, 2015
Modifications : 13 février 2018
À voir aussi:
- « Ledeiux » dans Wikipédia.
- « 85e régiment d'infanterie » dans Wikipédia.
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