Officier-marinier de Bidart
Au 18e siècle, « département de Bayonne, quartier de Saint-Jean-de-Luz, paroisse de Bidart », Bertrand Darrosbide, l’ancêtre pionnier des Delarosbil de Paspébiac, possédait sa fiche matricule des « officiers-mariniers », numérotée 15P3-17 folio 432. Ce précieux document contient un tableau, de six colonnes et deux rangées, qui nous offre de nombreuses informations sur ses engagements maritimes entre 1758 et 1765. Une nouvelle étude semble s’imposer.
La colonne « NOMS, SURNOMS, QUALITÉS ET DOMICILES » contient des renseignements personnels à son sujet. Ils sont écrits à la main et facilement lisibles: « Bertrand Darrosbide natif de Bidart, agé de / 30 ans en 1764. [E.M.S.R.] fils de feu Bertrand mort / et de marie Larralde Garçon // Absent, sans nouvelles depuis 10 ans / au renouvellement des registres. // No. 21 De maison de Briquerenea Ler doyare ». Il s’agit de savoir quand eut lieu le fameux renouvellement et ce que signifiait les lettres E.M.S.R. ou autres interprétations.
Trois colonnes indiquent ses classes et ses années de service: 1er. (1764), 2e. (1765) et 3e. (1766). Seule la troisième de 1766 est vide. En 1764 figure la mention « present ». En 1765, on peut lire: « Le 6 mars a / Portachoix me / chaloupe Sur le / Bonnaventure / Cape. Joannis / Sallaberry. / deserteur et / voleur ayant / Enlevé La / chaloupe / quil commer / Le 16 Juin ».
Cette date finale de 1765 et son absence de dix ans nous laissent entendre que le renouvellement eut lieu en 1775. En ce temps-là, il est fort probable que Bertrand était déjà parmi nous ou pas très loin de chez-nous. Peut-être était-il locataire chez une famille de Bonaventure qui hébergeait des « étrangers » au recensement de 1774. En tout cas, il était à la veille d’être franchement parmi nous puisqu’il figurait dans le recensement de 1777, avec sa première fille Marie et son épouse Marie Dunis.
Revenons au document. Les deux premières colonnes concernaient le « No. de l’ancien Registre » et les « Nouvelles Classes ». Rien n’est écrit dans la seconde colonne. Par contre, la première, qui s’avère plus ardue à lire, nous permet cependant d’en savoir un peu plus sur ses engagements avant 1764. Son ancien registre aurait porté les chiffres « 255...85 ». Comme suivaient des écrits manuels, lesquels ressortent de la ligne à gauche du tableau, celui qui en fut l’auteur aurait auparavant consulté l’ancien registre de Bertrand pour ajouter ces informations dans le nouveau registre: « a Servi en 1758 Sur le [vaisseau] du Roi / Le Belliqueux [mtrr 016] // [cert.ult] [4 R.ger Delong / 2 en D...na] ». On constate qu’il y a encore des mots à déchiffrer.
L’indication qu’il fut sur le Belliqueux en 1758 nous avait grandement aidé à suivre sa trace quelques mois pendant la guerre de Sept Ans; et ce grâce à plusieurs auteurs qui avaient dénoncé l’histoire injuste qu’avait vécu ce vaisseau et son capitaine, ainsi que l’équipage en entier, dont devait faire partie Bertrand Darrosbide.
© Lucie Delarosbil, 2015
Suggestion de lecture dans ce blogue: Du Belliqueux au Bonnaventure
Sources du document (copies publiées):
- Pierre Provost dans Le Grand Paspébiac (ancien Le Barachois), Avril 2010, p. 10.
- Lucie Delarosbil dans Généalogie et Origines en Pyrénées-Atlantiques, Juillet 2010.
Source première qui a reçu une copie du document vers juin 2009, qui l'a remise à M. Provost avant avril 2010, lequel me l'a remise à son tour en juin 2010:
- Une transcription du document par C. Marier (en bas de la page).