Enfant de plus de 16 ans
Dans le premier recensement officiel de Paspébiac de 1777 (Inhabitants of Paspebiac - 1777), John Castillan était le quatrième des seize chefs de familles (Heads of Families). Il se trouvait avec un garçon de plus de 16 ans (Males above 16 Years). Douze autres hommes avaient une épouse inscrite dans la même section qu'eux (& Wife) sans leur nom à elles, et trois autres femmes étaient identifiées avec le nom de famille de leurs défunts époux (Widow...), sans leur nom à elles. Seul Castillan était sans épouse à Paspébiac. Il n'était pas non plus identifié comme étant veuf.
Une première étude de ce recensement fut faite en 2011 et publiée sur ce blogue en deux articles, les 9 et 21 avril : « 1777 - 75 personnes pour 16 familles »; et « Les enfants des premières familles ».
Dans ce document existaient deux familles inscrites sous le nom de Stewart. Dans le premier article de 2011, je citais ceci : « Le nom de l'épouse de James Stewart reste introuvable, du moins par des recherches virtuelles, ce patronyme faisant partie des listes de loyalistes. » En plus de cette famille composée de cinq enfants, il y avait aussi une veuve (Widow Stewart), qui avait cinq enfants. Mais depuis ce temps, une source m'est apparue suggérant que ces deux familles étaient en vérité des Huart, ce qui est très sensé. J'avais écrit en 2011 : « De prime abord, ce qui est étrange, c'est qu'aucun HUARD (Huart) ne figure sur le document. » Il s'agissait donc de Jacques Huart marié avec Véronique Chapado et la veuve Huart, Geneviève Duguet l'épouse du défunt François Huart, le frère de Jacques. Cette dernière résidait a Bonaventure en 1774. Elle était déjà veuve, avec six enfants. Elle était voisine de ses frères François et Jean-Marie Duguet. En 1777, seul François Duguet n'était pas déménagé à Paspébiac.
De plus, en 1774, aucun Castillon ou Castillan ne se trouvait à Bonaventure; non plus en 1765 dans le recensement de la Baie des Chaleurs, que ce soit dans le comté de Bonaventure ou dans celui de Gaspé. Cependant, à Bonaventure en 1774, on peut compter trente étrangers éparpillés dans dix-sept familles, dont un étranger qui vivait chez François Duguet et Madelaine Chapado. Par ailleurs, un certain Jean Castilliou avait ondoyé Elisabeth Roussi, la fille de Léon et d'Anne Chapado, le 15 août 1773, huit jours après sa naissance le 7 et baptisée le 28 avril 1774.
Sinon, avant 1777, Jean Castillon ne figure que dans le Livre pour le dénombrement des familles acadiennes réfugiées le long des Côtes de l'Acadie (incluant la Gaspésie) à Port-Daniel, le 6 août 1761. Il n'était pas à Ristigouche lors du recensement du 24 octobre 1760, tout comme les familles Duguet, Chapado et Huart. C'est à se demander où il se trouvait de 1765 à 1777, à supposer qu'il demeura à Port-Daniel de 1761 à 1764, ce que je doute. Même si son nom et sa signature sont présentes dans les registres de Ristigouche : l'acte de mariage de 1760 et l'acte de baptême de 1761, cela ne signifie pas que ces deux événements eurent lieu à cet endroit précis. Le curé de Sainte-Anne-de-Ristigouche était un prêtre missionnaire qui parcourait l'Acadie et la Gaspésie.
© Lucie Delarosbil, 2019