Kai & kala

Publié le par Lucie Delarosbil

Kai et kala sont des mots basques. Kai veut dire en français port de mer et kala, lieu de pêche. Il s'agit de sites où les marins et navigateurs basques se retrouvaient pour pêcher la morue ou pour pratiquer d'autres métiers de la mer. Certains étaient mousses ou matelots; d'autres, maîtres de chaloupe ou capitaines de navires.

Dans le répertoire de Paronnaud figurent les fiches de vingt hommes au patronyme Castillon. (2014, p. 75-76-77) Tous originaires de la côte basque française, ces marins étaient venus en Gaspésie, à Terre-Neuve, à l'Ile Royale et à Saint-Pierre et Miquelon. Aussi trois Castilla et un Castille, de Bidart et de Saint-Jean de Luz, sont répertoriés. (p. 75) Parmi ces hommes dont les patronymes évoquent la Castille, quelques-uns étaient morts noyés en mer ou dans des prisons anglaises. D'autres avaient élu domicile en ces lieux de pêche ou étaient revenus dans leur patelin basque pour y terminer leur vie.

Des Castillon, on peut en compter trois de Biarritz (Antoine, Joannis et Laurent), quatre de Guéthary (Jean, Dominique, Monjou et Jean cadet), onze de Bidart (Miguel, Bernard, Martin, Dominique, Joannis, Joannis, Joannis, Joannis, Joannis, Guillaume et Martin) et deux de Saint-Jean de Luz (Nicolas et Pedro). 

En juin 2010, lors de mon deuxième voyage au Pays Basque, mes recherches à la mairie de Bidart furent concentrées sur les Castillon autour des maisons Maillirenea et Baroinenea. La liste des marins m'avait grandement aidée à prendre de l'avance pour différencier les quatre frères prénommés Joannis ou Jean.

Après l'incroyable découverte du mariage de Joannis et de Marie d'Etcheberry, cette liste m'avait permis d'identifier deux autres couples des enfants de Guilhem de Castillon et de Dominx de Naguille : Joannis et Marie Cabane puis Joannis et Gracy Larreguy. De plus, elle m'avait fourni le nom d'un autre fils du couple de Joannis et Marie d'Etcheberry.

Par la suite, je découvris un autre couple des enfants de Guilhem et de Dominx : Joannis et Joanna Duhalde. Ce Joannis, je le suspectais depuis le début de faire aussi partie de la fratrie, car il était le parrain du fils de Joannis et de Marie d'Etcheberry, notre Jean Castillou. Il y a peu de temps, j'ai enfin trouvé la preuve que cet autre Joannis était bel et bien leur fils (qu'on pourra voir dans l'article ''Octobre 1751, le 11''). Croire qu'un seul couple avait donné le même prénom à quatre de ses fils était inimaginable pour moi comme pour plusieurs. J'avais devant moi la concrétisation d'une expression qui dit : Incroyable mais vrai !

Dernièrement, je remarquais dans le répertoire le nom d'une maison située à Saint-Jean de Luz. Orthographiée de trois façons, le prénom Joannis en ressort grandement : Joannis-Atchoenea, Joannissachorenea et Joannischoenea. Des membres qui y résidaient autour de 1710 étaient Pedro Castillon, marié avec Marie de Gelos, et leurs deux fils au même nom Bernard Castilla. (p. 75 et 77) Cette maison semble en lien direct avec le couple de la maison Maillirenea car un témoin à leur mariage en 1692 était Jean de Lassegue, le sieur de la maison Joanniscocharenea. Mais l'acte de mariage n'indique pas si cette dernière nommée était sise à Bidart ou à Saint-Jean de Luz. On peut quand même se demander si un lien de parenté existait entre Pedro Castillon et Guilhem Castillon et si oui lequel.

© Lucie Delarosbil, 2019

Publié dans Castillou, Basques

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