Noyé en passant sur un pont

Publié le par Lucie Delarosbil

Le troisième enfant de Guilhem Gastilur et de Dominx de Naguila était un garçon, le deuxième de la famille. Né le 23 novembre 1698, il fut baptisé Joannes deux jours plus tard, le 25, prénom comme celui qui le précédait dans la fratrie. La maison Capaitainarenea était citée et non l'autre maison, Maillirenea. Son parrain Joannes de Naguila était l'héritier de la maison d'où venait sa mère au jour de son mariage en 1692, Martin-Marinelarenea. Il devait donc être son oncle, le frère aîné de sa mère. 

Sa marraine, Ninincenyuta de Castilur, était la fille de Bertrand de Castilur et de Jeanne de Cendide, des locataires à la maison Dessiperrarenea, située dans une autre commune voisine de Bidart appelée Guetary. Elle décéda le 16 août 1739 à Saint-Jean de Luz, inscrite sous ''Nuninjota Castillu'', et fut transportée pour son inhumation au cimetière de sa paroisse natale le lendemain. L'acte de sépulture n'indique pas son âge. Cette fille au prénom inusité avait sans doute un lien de parenté avec le père de l'enfant, mais lequel ? 

Le 8 février 1729, Jean de Castillon (le 3e) épousa Gracianne (ou Graci) de Larreguy, une fille de la maison Joininjarenca, devant les témoins Jean de Fagondo, le sieur de la maison Hiribarron, Martin d'Etcheberry et plusieurs autres, dont on ne connait pas les noms. Jean de Fagondo était le beau-frère du marié. On peut supposer que Martin d'Etcheberry avait un lien familial avec la mariée. De 1729 à 1740, lors des naissances de leurs quatre enfants, ils étaient locataires et fermiers à la maison Etchechumia, une maison qui semblait liée de près à celle de Gratianne.

Selon Paronnaud, les informations tirées de sa fiche maritime nous disent que Jean ''cadet'' Castillon, né en 1696 à Guethary, était châtain et petit. Marié à Gracy Larreguy, il vivait à la maison Etcheverria dans quartier Doyera à Bidart. En 1745, il aurait été sur le navire Soleil Levant à Louisbourg, puis en Gaspésie en 1746. En 1748, il aurait été déclaré ''hors service'' à cause de ''cataracte dans les yeux, bouche dégarnie, dents cassées''. En 1750, il serait reparti sur le navire Le Sauvage de La Rochelle pour débarquer au port de Louisbourg. En 1753, il serait revenu de Louisbourg comme passager sur le navire La Colombe et était au port le 25 décembre. Il serait mort chez lui en février 1760. (p. 77)

En effet, il décéda le 21 février 1760 et fut inhumé le lendemain à Bidart. Il fut inscrit dans l'acte de sa sépulture comme étant un fils de la maison Capataguinenea, demeurant dans la maison Derricadorenea et âgé de 70 ans. En vérité, il avait 61 ans. De son côté, Gracianne était déjà décédée depuis le 3 novembre 1752, à 50 ans, inscrite dans l'acte de sa sépulture comme étant une fille de la maison Joininjarenea. Ces rôles inscrits à leurs décès laissent entendre que le couple était divisé, que Jean et Graci étaient déjà séparés l'un de l'autre en 1752. De toute évidence, de 1745 à 1748 (3 ans) et de 1750 à 1753 (3 ans), ils étaient séparés à cause des voyages en mer de Jean pour se rendre à La Rochelle, à Louisbourg et en Gaspésie. Il n'aurait été présent à Bidart que deux ans et vraiment absent lors du décès de Gracianne en 1752.

Les enfants du couple Larreguy-Castillon

  1. Marie, née le 9 décembre 1729, baptisée le 10. Le parrain : Guillaume de Castillon, le sieur ancien de la maison Maillirenea, (son grand-père paternel). La marraine : Marie de Larreguy, une fille de la maison Joininja, (une soeur de sa mère). L'enfant décéda le 8 août 1731 à 20 mois, et fut décrite comme étant ''la fille de la fille'' de la maison Jonisya etchechumea. À son baptème, son père avait été identifié comme étant le ''premier fils'' de la maison Maillirenea. Cette mention seule signifierait que son père aurait été le premier Joannes, né en 1696 et décédé à 63 ans en 1760. Et que l'autre Joannes, né en 1698 et décédé à 46 ans en 1745, aurait été son oncle. Pourquoi alors l'aurait-on identifié ''Jean cadet'' dans sa fiche de la marine ? 
  2. Jean, né le 21 novembre 1731, baptisé le 22. Le parrain : Joannes de Cabanne, le sieur de la maison Chilharrenea. La marraine : Sabine de Castillon, la dame de la maison Maillirenea, (la soeur de son père). Jean décéda à Saint-Pierre-et-Miquelon en 1776, ''noyé en passant sur un pont au commencement du mois de janvier dernier''. Le 23 juin fut célébré pour lui un office d'enterrement dans sa paroisse. Il avait 44 ans et un fils de 11 ans. Il était le sieur de la maison Handienea. En 1754, il était devenu le parrain de Marie de Castillon, la fille cadette de son oncle Joannes (le 4e), marié à Marie d'Etcheverry. Cette Marie de Castillon était la soeur de notre pionnier et la plus jeune des petits-enfants de Guilhem et de Dominx.
  3. Martin, né le 28 septembre 1739, baptisé le 29. Son parrain : Martingo de Lehobiague, le sieur de la maison Chenitchenea, remplacé par son fils Bernard. Sa marraine : Marie de Cabane, la dame de la maison Bernatenea, (l'épouse de Jean de Castillon le 1er). Martin décéda dans les prisons anglaises en 1761, à 22 ans. Il reçut un office d'enterrement le 27 décembre. Dans l'acte de sa sépulture il fut décrit comme étant locataire à la maison Erriscadorenea.
  4. Bernard, né le 8 octobre 1740, baptisé le 9. Son parrain : Bernard d'Etchegaray, le sieur de la maison Doyera Etcheberria, (peut-être un oncle maternel par alliance). Sa marraine : Marie Lehobiague, l'héritière de la maison Etchenietchenea, (la fille de Martingo ?). Sa fiche maritime le décrit comme étant habitant la maison d'Errosquanea. En 1770, Bernard serait parti à Saint-Pierre-et-Miquelon. En 1776, il aurait été ''déclaré sans nouvelles dans sa paroisse et parti à Terre-Neuve depuis 6 ans''.

© Lucie Delarosbil, 2019

Publié dans Castillou, Basques

Pour être informé des derniers articles, inscrivez vous :
Commenter cet article