Parents du Castillou
Après leur quatrième enfant, Guilhem de Castillur et Dominx de Naguila donnèrent naissance à deux autres garçons, à la maison Çapataguinarenea, qui décédèrent en bas âge : Dominique, né le 10 juin 1704, décéda le 16 avril 1705 à 10 mois; Jean-Joannis, né le 11 octobre 1706, décéda le 20 avril 1708 à 18 mois. Les parrains avaient été Dominique de Iratzabal, un fils de la maison Doyara Capataguinnarenea, et Joannis de Lassegue, le sieur de la maison Joanniscoschenea; et les marraines, Jeanne de Naguilla, une fille de la maison Martinmaillaunea, et Marie de Lafargue, la dame de la maison Clausenca située à Gatary.
Ce fut donc deux ans et demi après la mort d'un petit Jean que naquit leur septième enfant Joannes de Castellur, le 13 novembre 1710, le troisième prénommé Joannes dès la naissance. Baptisé le 15, le parrain choisi fut Joannes de Bassillur, le sieur de la maison MartinEtcheberria, et la marraine, Sabine d'Etchebehere, la dame de la maison Miguelenea. Ce fils de Guilhem et de Dominx, devenu le quatrième, qui connut le mariage et la paternité, était en fait le père de notre ancêtre pionnier Jean Castillou.
Ce qu'on ne savait pas encore jusqu'à maintenant, c'est qu'avant de se marier à Bidart en 1748 avec la mère de notre pionnier, Marie d'Etcheberry, ce qui devint une incroyable découverte, Joannes Castillon avait vécu un premier mariage à Guethary avec Jeane Duhalde, la soeur de sa belle-soeur Joanna.
L'événement eut lieu le 29 janvier 1743, en présence des parents et de ces témoins qui avaient signé : Js (Joannes) Larreguy, Pierre Detchepare, Bertran Demendiçabal, (?) Harismendy et le curé Etchart. Evidemment, Dominx de Naguila était absente puisqu'elle était décédé depuis douze ans. Dans l'acte de mariage, Jean de Castillon était identifié ''fils de la maison appelée Maillirenea du lieu de Bidart et de Guillaume Castillon et de füe Domings Naguilla''. Il avait 32 ans. De son côté, la mariée Jeane Duhalde était la ''fille de la maison appelée Chuhurrarrenea de la présente parroisse'', sans les noms de ses parents. Voilà une découverte qui peut expliquer la rature ''veuf aussi de jeanne duhalde'' dans l'acte de son second mariage, mais qui n'explique pas le pourquoi de cette rature.
Le couple donna naissance le 23 septembre 1746 a un fils en danger de mort. Baptisé par la sage-femme et prénommé Salvat, il mourut effectivement le lendemain. Des parrain et marraine furent nommés : Salvat de Sala, l'héritier de la maison Guanatorenea, et Joanna Castillon, une fille de la maison Chuhurrenea. Cette dernière était la future héritière de cette maison, âgée de 19 ans, la nièce du père de l'enfant. Le père était cité ''Joannis Castillon'' et, avec son épouse, ils étaient locataires de la maison Martinhandiarenea. Une semaine plus tard, le 30, une certaine ''Ursulle Duhalde'' décéda. Elle était une fille de la maison Chuhurrenea, locataire à la maison Martinhandienea et âgée d'environ 35 ans. Il n'y a pas de doute que, malgré le prénom cité dans l'acte de sépulture et on se demande encore pourquoi un tel changement, le père de notre pionnier était devenu veuf ce jour-là.
Selon une fiche maritime, en 1750, un certain Joannis Castillon, dit ''né en 1708'', était sur la flûte l'Adour pour Gaspé. (p. 77) Ce ne pouvait être que celui qui était né en 1710. L'Adour était aussi venu à Pabos. Les deux principaux membres de ce navire avaient été présents en tant que témoins de marque au premier mariage de Joannis Castillon en 1743 : le capitaine Joannis Larreguy et le second capitaine, Pierre Detchepare. Tous deux avaient signer.
De même en 1749, Joannes de Castillon savait signer. On verra apposée sa signature dans deux actes de mariage à Guethary. Le 19 janvier, le sieur de la maison Baroinenea signa ''Jean Castillu temoin''. Et le 17 février, il ne signa que ''Castillon'', comme lors de son mariage avec Marie d'Etcheberry, le 19 novembre 1748, il avait signé ''Castillon''. Déjà la lettre ''n'' faisait croire à la lettre ''u''.
Après son passage en 1750 à Pabos, on le verra apparaître plusieurs fois : en 1760, en 1761 et en 1777, dans nos archives après la dernière bataille navale de La Conquête à Ristigouche.
Les enfants du couple Etcheberry-Castillon
- Adam-Dom, né et baptisé le 4 août 1749. Le parrain : Adam Etcheberry, le sieur ancien de la maison Baroinenea, (son grand-père maternel). La marraine : Sabine Castillon, la dame ''jeune'' de la maison Hiribarron, (sa tante paternelle). Selon sa fiche maritime, sous le prénom de Dominique, il était un grand châtain et son père qualifié de matelot. En 1776 et 1777, il était parti à la pêche à la morue aux îles Saint-Pierre et Miquelon. En 1778, il était embarqué sur un corsaire de Bayonne. En 1784 et 1785, il était passager sur le navire Les deux frères de La Rochelle, avec le capitaine Darango, pour la même destination. En 1786, au même endroit, il était maître de chaloupe, sur le navire La Vigilante, avec le capitaine Dibildots. Selon les registres de Bidart, cet héritier de la maison Baroinenea s'était noyé dans un ouragan dans la nuit du 8 au 9 août 1786. Un office d'enterrement eut lieu pour lui le 23 octobre dans sa paroisse. Il avait 37 ans. Son petit-cousin, Martin Castillon, le fils du couple Larreguy-Castillon, âgé de 21 ans, connut le même sort que lui et avec lui. Selon sa fiche maritime, en 1787, sa mère chargeait le capitaine Jean Darango de retenir ses effets, ses coffres, ses habits et ses hardes auprès de l'Amirauté.
- Jean, né le 11 octobre 1751, baptisé le 12. Le parrain : Jean Castillon, le sieur de la maison Chuhurrarenea de Guetary, (son oncle Joannes le 3e); absent, il fut remplacé par son neveu Jean Fagondo, l'héritier de la maison Hiribarron, (le fils de sa soeur Sabine). La marraine : Marie Hiriart, la dame ancienne de la maison Baroinenea, (sa grand-mère maternelle). Sa fiche maritime le décrit de taille moyenne et châtain; et son père, matelot. En 1772, il partait à la pêche aux îles Saint-Pierre et Miquelon, puis pour le Québec. En 1774, il fut ''déclaré disparu''. Il ne fait aucun doute qu'il était notre ancêtre pionnier. On peut aussi constater que son frère aîné, qui était héritier et célibataire, avait commencé à partir du Pays basque deux ans après sa disparition. Le 29 mars 1780, il épousera à Paspébiac Jeanne Chapado, la fille d'un autre pionnier d'origine basque, avec qui il aura dix enfants. Il décédera le 16 octobre 1824 à Paspébiac.
- Marie, née et baptisée le 18 décembre 1754. Le parrain : Jean Castillon, un locataire à la maison Errociadorenea, (son cousin, le fils de Joannes le 2e). La marraine : Marie Etcheberry, la dame de la maison Bascoulinarrenea, (peut-être une soeur de sa mère). Elle était devenue l'héritière officielle de la maison Baroinenea, après le décès de son frère aîné en 1786, titre qui aurait été donné à notre pionnier s'il n'avait pas été déclaré disparu en 1774. Elle devint donc la dame de la maison, en épousant Martin Hayet le 30 janvier 1787 et avec qui elle aura au moins deux filles : Marie, née le 8 août 1788 et décédée à 11 jours; et Gratieuse, née le 4 octobre1790. Elle décédera le 4 septembre 1824 à Bidart.
Décès du couple Etcheberry-Castillon
Les actes de leurs décès n'ont pas encore été trouvés. Cependant on sait, avec preuve à l'appui, que Marie d'Etcheberry vivait encore au mariage de sa fille Marie, le 30 janvier 1787, et que son époux Jean Castillon était déjà décédé. Sept ans plus tôt, au mariage de leur fils Jean à Paspébiac, le 29 mars 1780, le père n'était pas identifié comme étant décédé et, ne faisant pas partie de la liste des témoins, il semblait absent au mariage de son fils. On aurait pu omettre son décès. Il pouvait l'avoir été entre 1777 et 1780. Bref, s'il était mort à Paspébiac entre les 1777 et 1787, on ne trouvera jamais l'acte de son décès. Et on ne l'a pas trouvé au cours de ces dix années à Bidart.
© Lucie Delarosbil, 2019