Vivre trois veuvages

Publié le par Lucie Delarosbil

Le septième enfant de Jean Castillou et de Jeanne Chapado était un garçon né le 22 juin 1797 à Paspébiac. Baptisé le 14 août, il fut prénommé Etienne. Ses parrain et marraine : Bélonie Chapadeau et Victoire Duguet. Ce Bélonie, baptisé Bénoni, était le neveu de la mère, le fils de son frère Jean-Nicolas Chapado et de Marie-Josephe Brasseur; et Victoire était la nièce de la mère, la fille de sa soeur Véronique Chapado et de Jacques Duguet.

Le 9 novembre 1824, à Paspébiac, il épousa Félicité LeBrasseur, la fille de Joseph et de Marie Huard, née le 21 février 1792 à Paspébiac. Elle était la soeur de Théotiste, mariée avec son beau-frère Jean-Bernard Castillou. Etienne et Félicité eurent trois garçons, nés à Port-Daniel : Siméon (1825) et des jumeaux garçons, nés les 28 et 29 avril 1827, Vitale et Emmanuel. Quelques jours plus tard, le 8 mai, Félicité Brasseur décéda et fut enterrée le même jour. Les cérémonies de sa sépulture eurent lieu à Port-Daniel, le 15 mai, en présence de son époux et de Jean Begeau. 

Le 29 novembre 1839, à Paspébiac, Étienne se remaria avec Élizabeth Loisel, la fille de Robert et d'Anne-Élizabeth Roussi, née le 17 septembre 1796 à Paspébiac. Elle était la veuve de Nicolas LeBrasseur, décédé en 1838. Entre 1817 et 1837, Élizabeth avait déjà eu dix enfants avec Nicolas; avec Étienne, elle n'eut qu'une seule fille. Étienne décéda le 20 mai 1865. Le curé de Paspébiac avait suppléé les cérémonies de sa sépulture le 4 juin à Port-Daniel, en présence de Pierre Darêche. On lui donnait l'âge de 74 ans, alors qu'il avait seulement 67 ans. Elisabeth eu sa sépulture le 10 janvier 1882. Elle avait 85 ans. 

Les enfants du couple Brasseur-Castillou

1. Siméon, né le 18 février 1825 et baptisé le 2 avril à Port-Daniel. Parrain et marraine : François LeBrasseur et Théotiste LeBrasseur, son cousin et sa tante maternels. Le 21 septembre 1847, à Paspébiac, il épousa Adèle Delarosbille, la fille d'Adrien et d'Osithe Duguay, née le 27 janvier 1826 à Paspébiac. Siméon était ''pêcheur domicilié en cette mission''. Le témoins du mariage étaient Félix Delarosbille, le frère de l'épouse, et Bruno Leblanc. Les huit enfants du couple Delarosbille-Castillou, tous nés à Paspébiac : Félicité (1848-1881), Marie (1849-av1851), Marie (1851-1912), Anne (1853-1937), Philippe (1855-1855), Adéline (1857-1898), Moïse (1862-1949) et Joseph (1865-1927). Adèle eut sa sépulture le 19 novembre 1889. Elle avait 63 ans. Siméon eut sa sépulture le 10 décembre 1898. Il avait 73 ans. 

2. Vitale, né le 28 avril 1827 et baptisé à Port-Daniel le 13 mai. Parrain et marraine : Jean Michel et Marie LeBrasseur, lesquels étaient la soeur de la mère et son époux. Le père était absent. Vitale décéda le 2 janvier 1828. Les cérémonies de sa sépulture eurent lieu à Port-Daniel le 23 juin en présence de Jean Michel. On lui donnait l'âge de 3 mois, alors qu'il avait 8 mois. 

3. Emmanuel, né le 29 avril 1827 et baptisé à Port-Daniel le 18 mai. Parrain et marraine : Jacques Baudry et Marguerite Castillou, lesquels étaient la soeur du père et son époux. Le père était absent. On ne sait ce qu'il devint.

L'enfant du couple Loisel-Castillou

Elle s'appelait Delphine, née le 1er août 1840 et baptisée à Paspébiac le 16. Parrain et marraine : Anselme Giguère et Marguerite ''Castilliau'', nom orthographié ainsi par le prêtre Jean-Louis Alain. Le 23 mars 1859, elle avait fait sa première communion dans l'église de Port-Daniel. Elle avait 18 ans. Elle ne semble pas avoir contracté de mariage au cours de sa vie. Par contre, elle eut deux enfants

1. Au recensement de 1861, célibataire de 21 ans, elle avait un fils qui allait avoir un an au cours de l'année. Il était prénommé John. Dans les registres de Port-Daniel, le 9 janvier 1861, on trouve un Jean, né de ''parents inconnus'' le 8 novembre 1860. Parrain et marraine : Benjamin Castilloux et Barbe Beaudry, cette dernière étant la fille de Marguerite Castillou. Dans l'acte de baptême, l'abbé Thomas-Eugène Beaulieu avait écrit ''qui ainsi que le père n'ont pu signer'' et avait raturé ''ainsi que le père'', ce qui peut laisser croire que le père était bel et bien connu et peut-être même présent au baptême.

Dans cette page du recensement, il y avait trois familles de ''Castilio''. Les épouses portaient le patronyme de leur époux; le recenseur était anglophone. On constatera que ces familles avaient des liens tissés serrés. Elles étaient recensées ainsi, l'une à la suite de l'autre :

  • Able 35 ans (pêcheur), Susan 28 (ménagère), Elizabeth 6 (fille), Benjamin 5 (fils), Mary Jane 3 (fille), Joseph 1 (fils). Il s'agissait d'Abel Castillou, né Benjamin, le fils de Benjamin et de Marthe Albert; son épouse Suzanne Brasseur, la fille de Nicolas et d'Élisabeth Loisel, cette dernière ayant épousé en secondes noces Etienne Castillou, le veuf de Félicité Brasseur; et leurs quatre premiers enfants. Benjamin dit Abel était un petit-fils de Jean Castillou et de Jeanne Chapado.
  • Etien 61 (pêcheur), Isabelle 69 (épouse), Delphine 21 (servante), John 1 (fils). Il s'agissait d'Etienne Castillou, le fils de Jean et de Jeanne Chapados, le veuf de Félicité Brasseur, l'oncle paternel du précédent Able et du suivant John B; son épouse Elisabeth Loisel, ici dite Isabelle; leur seule fille et le fils de cette dernière.
  • John B 52 (pêcheur, veuf), John B 23 (pêcheur), Michel 21 (laboureur). Il s'agissait de Jean-Bernard Castillou, le fils de Jean-Bernard et de Théotiste Brasseur, veuf de Marie-Sophie Huard, ainsi que de Christine Brasseur, cette dernière ayant été la soeur de Suzanne ci-haut mentionnée; Jean-Bernard et Michel, deux de ses fils avec sa première épouse. Il était aussi un petit-fils de Jean Castillou et de Jeanne Chapado. 

2. Selon différents répertoires des registres de paroisses de la baie des Chaleurs (Bona Arsenault), à la suite de maintes fouilles, trouvailles et déductions, on peut constater que Delphine avait eu une fille prénommée Sophie, née deux ans après Jean. Le tout commença le 22 novembre 1887, à New Carlisle, une ''Sophie dite Castilloux'' avait épousé James Woods, le fils de James et de Susanna Benson, né le 16 octobre 1863 à New Carlisle. Cette Sophie en question avait été citée comme étant la fille de Delphine Castilloux. Elle eut deux filles avec James Woods. Ensuite, devenue veuve en 1891, elle se remaria le 22 janvier 1897, à Bonaventure, avec Daniel Crothie, le fils de James et de Mathilde Comeau de Bonaventure. Dans l'acte du mariage, elle était inscrite Sophie ''Duguay''. Elle eut une fille et deux garçons avec Daniel Crothie. Puis, encore devenue veuve on ne sait trop quand, Sophie épousa Alexandre Daraiche, le 19 novembre 1928 à Port-Daniel. Il était le fils d'Alexis et de Charlotte Jones, né le 29 août 1865 à Port-Daniel. Ce dernier décéda en 1949 à 83 ans; elle en 1951 à 88 ans, tous les deux inhumés à Port-Daniel. Par ailleurs, dans l'acte de sépulture de son dernier défunt époux, elle fut inscrite Sophie ''Huard'', âgée de 92 ans, alors qu'en vérité, elle avait 88 ans. Surtout étrange d'avoir été identifiée par ces différents noms de famille ! 

Une recherche dans les registres de Port-Daniel a permis de trouver une fille prénommée Sophie, née le 13 décembre 1863, de ''parents inconnus'', dont le parrain et la marraine furent David Langlois et Rufine Castilloux. David Langlois était le fils d'Hyacinthe et d'Angélique Castillou, cette dernière étant la fille de Benjamin et de Marthe Albert, et donc la soeur du Benjamin dit Abel, ci-haut mentionné. Puis, Rufine Castilloux était une petite-fille de Benjamin et de Marthe Albert, celle qui depuis 1855 était devenue l'épouse de Robert LeBrasseur, le fils de Nicolas et d'Elisabeth Loisel, et donc le frère de Suzanne et de Christine ci-haut mentionnées. Ouf ! On voit que les liens ne cessaient de se tisser serrés. Vous me suivez, j'espère !

Par ailleurs, en 1881, à 21 ans, Sophia Castilloux se trouvait à Hope chez Ferdinand ''Douget'' et sa famille. En 1891, à 28 ans, sous le nom Woods de son premier époux, elle résidait à Hamilton avec lui, leurs deux filles et sa belle-mère de 60 ans. En 1901, à 38 ans, sous le nom Crotté de son deuxième époux, elle était à Hamilton avec lui, sa fille aînée du premier lit, leur premier fils et une logeuse prénommée Ruth, veuve de 70 ans. En 1911, à 52 ans, sous le nom de son époux Crote, elle vivait à Hamilton (Bonaventure) avec lui, ses deux fils et sa belle-mère de 65 ans. En 1921, à 66 ans, elle vivait avec ses deux fils célibataires de 18 et 21 ans. Elle était redevenue veuve. En vérité, elle n'avait que 58 ans et non 66. 

Revenons à la mère, Delphine Castillou. Née à Paspébiac, elle était déménagée avant ses 18 ans à Port-Daniel avec ses parents et semble y avoir été inhumée à la fin de sa vie. Entre-temps, elle avait résidé dans au moins deux lieux et maisons différentes : en 1881, à Hope, chez Georges Provost et sa famille; en 1891, à Paspébiac Est, chez Edouard Delarosbil et sa famille. Cependant, il est difficile de la retrouver dans les recensements de 1871 et 1901; de même que Sophie en 1871 qui devait avoir 8 ans. 

© Lucie Delarosbil, 2020

Publié dans Castillou

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