Un LEBLANC de Tracadièche

Publié le par Lucie Delarosbil

Un LEBLANC arrivé à Paspébiac qui fonda une famille fut Urbain, fils de Firmin LEBLANC de Tracadièche et de Angelique ARSENEAU de Bonaventure. Il avait deux frères et trois soeurs : François Xavier (1825), Cécile (1826), Marie Agnès (1829), Joseph Abraham (1836) et Marie Émilie (1842). Né en 1830 à Tracadièche, Urbain épousa à Paspébiac, en 1862, Élisabeth ANGLEHART, fille de Élie et de Constance HUARD. Il mourut à Paspébiac en 1899.

Urbain et Constance donnèrent naissance à onze enfants : Urbain (1862), Guillaume (1863), Alexis (1865), Élisabeth (1866), Jean (1868), Élie (1871), François (1873), Claire Agnès (1875), Angélique (1877), David (1880) et Marie Barbe (1882). Cette famille de LEBLANC à Paspébiac fait partie de la huitième génération des LEBLANC acadiens qui ont débuté la colonisation vers 1644 à Port-Royal en Acadie. Il est évident que leur histoire s’avère plus ancienne sur le territoire de l’Amérique française que celle des autres ancêtres de Paspébiac, hormis, bien sûr, ceux de descendance acadienne.

Les LEBLANC ont une histoire peuplée de guerres entre Français et Anglais, de tortures pour causes d’allégeance politique, d’arrachement de leurs terres et territoires, de déportation de leur famille divisée et disséminée, de fuite et d’exil dans les bois pendant des années. Pas moins de sept années d’errance entre terres et mers, entre Anglais et Français.

Le père de Urbain, Firmin LEBLANC faisait partie de la deuxième génération installée à Tracadièche, l’ancien nom de Carleton. Il était le fils de Luc LEBLANC et de Isabelle JEANSON, mariés en 1790, le quatrième de douze enfants parmi cinq filles et sept garçons. Par ailleurs, un fait assez étonnant de nos jours : quatre des filles de Luc LEBLANC et de Isabelle JEANSON épousèrent quatre des fils de Étienne BERTHELOT et de Marthe COMEAU.

Isabelle JEANSON (1770-1849), était la fille de Guillaume et de Marie AUCOIN (aussi prénommée MarieJosephe ou Josette), cette dernière portant le même nom que le « premier capitaine corsaire boulonnais d’origine acadienne », Firmin AUCOIN. Isabelle avait-elle un lien de famille avec lui ? Le connaissait-elle que de nom par sa mère ? En tout cas, elle avait prénommé un de ses fils Firmin en 1797, alors que le « corsaire de la Révolution Française » recevait un « brevet de capitaine de navire » en 1793 et prenait « plus de dix navires anglais ou hollandais » entre 1797 et 1799. C’est à suivre...

Le grand-père de Firmin, Pierre Benjamin LEBLANC (1740-1805), fut, avec son frère Jean Baptiste et son beau-père Charles DUGAS, un des premiers habitants fondateurs de Tracadièche. Avant, ils étaient passés par Bonaventure où ils durent vivre quelque temps. Sa soeur jumelle, Esther LEBLANC, était l’épouse de Raymond BOURDAGES, à Bonaventure. Pendant son exil, il avait épousé, vers 1764, Marie DUGAS (1740-1839). Le couple eut quatorze enfants, tous nés à Tracadièche entre 1765 et 1787, Luc étant le quatrième, né en 1768.

Les parents de Pierre Benjamin furent René LEBLANC (1682-1758) et Marguerite THIBAULT (1704-1749). Seconde épouse de ce notaire royal connu en Acadie, elle porta dix-sept de ses enfants. Il semble qu’il en eut cinq avec la première épouse et trois avec la troisième. Parmi leurs nombreux enfants, René et Marguerite comptaient trois couples de jumeaux et des triplées. René LEBLANC était le fils de Anne BOURGEOIS (1661-1747) et de René LEBLANC (1657-1734), lui-même le fils du premier arrivé en Acadie, Daniel LEBLANC (1626-1698) et de son épouse Françoise GAUDET.

Daniel LEBLANC était le deuxième époux de Françoise. Il semble qu’il soit arrivé en Acadie avant 1650. En 1671, laboureur, il possédait 10 arpents de terre et 44 animaux. En 1690, il faisait partie d’un conseil de six membres chargés de garder la paix et de rendre la justice. En 1697, il avait deux domestiques, 18 arpents, 64 animaux et trois fusils. En 1695, il prêtait serment de fidélité au roi d’Angleterre à Port-Royal (Annapolis).

Son petit-fils, René LEBLANC, ancêtre acadien de Urbain de Paspébiac, fut notaire royal aux Mines dès 1744 et devint un personnage du conte Évangeline écrit par le poète Longfellow. En 1749, il fut pris et pillé par les Sauvages micmacs, sous l’ordre de l’abbé LeLoutre, qui le gardèrent et le firent souffrir pendant deux ans. Son épouse, Marguerite THIBAULT, en mourut de chagrin quand LeLoutre lui dit qu’il ne serait jamais libéré.

Lors de la déportation des Acadiens, René LEBLANC, malade, débarqua à New-York avec sa troisième épouse et deux de ses plus jeunes enfants. Il en retrouva trois autres à Philadelphie où il mourut après juillet 1758. De leur côté, ses enfants PierreBenjamin, sa jumelle Esther et JeanBaptiste réussirent à fuir la déportation. Pierre Benjamin était sur le long des côtes acadiennes au recensement de 1761 et à Bonaventure lors du recensement de 1765, avec les futures familles de Paspébiac DUNIS, DUGUÉ, BRASSEUR, HUART, CHAPADEAU et ROUSSY

© Lucie Delarosbil, 2011

Modifications: 19 avril 2014

Publié dans Leblanc, Anglehart

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L
je suis une descendante de Pierre Benjamin Leblanc(René et Marguerite Tébaut)
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