À la conquête de nos pionnières
En Amérique, au Québec, on accorde une importance particulière aux « pionniers », ces hommes venus d’Europe, premiers migrants débarqués avant et après la « Conquête » de la Nouvelle-France en 1763. Cet événement, un des plus marquants de notre continent, concorde avec la fin de la Guerre de Sept Ans de l’autre continent. La dernière bataille sur notre sol s’était déroulée à Ristigouche en 1760.
À Paspébiac, originaires de diverses régions côtières de France, la majorité des pionniers ou leurs pères s’étaient unis avec des femmes autochtones, des métisses et leurs descendantes. Tous leurs actes de mariages n’ont pas été retrouvés et certains ne le seront jamais, plusieurs ayant été à coup sûr détruits par des incendies et des attaques, et d’autres n’ayant peut-être jamais existés. Alors, on fait souvent de la généalogie de déduction basée sur des intuitions et des hypothèses.
Pour le ChallengeAZ de 2015, pendant trente jours et vingt-six billets, j’irai à la conquête des pionnières de ma généalogie, celles concentrées à la baie des Chaleurs, sur la côte sud de la Gaspésie. Touchant une bonne partie les descendants de Paspébiac, cette courte étude nommera ses couples premiers et ceux qui les ont précédés. Toutefois, chaque texte dressera brièvement le portrait d’une « pionnière patronymique », du père de ses enfants et de sa descendance dans mon arbre généalogique. De quoi répondre à des attentes ? De quoi poursuivre des recherches d’identité ? De quoi assumer des prises de conscience ? Espérons-le. Et bien plus !
Voici un petit avant-goût. Guillaume Capela se distingue comme étant le plus éloigné dans le temps de nos pionniers gaspésiens connus. En vrai de vrai super-ancêtre, il apparaît trente-quatre fois dans mon arbre généalogique, débutant dans la douzième génération sous cinq sosa de mon côté paternel (2206, 2334, 2398, 2430, 3012) et quatre sosa de mon côté maternel (3390, 3710, 3806, 4030). Tous ses autres sosa figurent dans les onzième et dixième générations. De plus, il est accompagné d’une femme autochtone de nom inconnu qu'on présume de nation micmaque. Des trois ou quatre filles qu’on attribue à ce couple, je descends de Marguerite et de Catherine.
© Lucie Delarosbil, 2015