Constructions habitées et inhabitées

Publié le par Lucie Delarosbil

Dans le Recensement du Bas-Canada de 1831, les trois premières colonnes concernent les maisons « habitées », « en construction » et « inhabitées ». Les colonnes cinq et six spécifient si les chefs de chaque famille étaient « propriétaires de bien-fonds » ou « non-propriétaires de bien-fonds ». Bien-fonds portent les deux sens de « chose matérielle » et « immeuble ». « Le terme bien-fonds désigne à la fois le terrain et le bâti », ce dernier mot signifiant « les bâtiments construits sur le terrain ».

En général, les chefs de famille recensés possédaient deux ou trois maisons: une habitée et une ou deux inhabitées. Rares étaient ceux qui n’étaient pas propriétaires de bien-fonds, ceux qui avaient une maison en construction, ceux qui avaient plus de quatre maisons inhabitées et ceux qui avaient plus de deux maisons habitées. Encore plus rares étaient ceux qui n’avaient aucune maison. Portons une attendion spéciale à différents cas.

Ouest de Paspébiac: les 189 chefs des feuillets 1 à 5

Six chefs n’avaient pas de maison inhabitée: Heny Hamilton, Jaque Ferdett, John Tague, Robert Sherrarkin, Will Craig et Neil McKinon; (51) chefs avaient deux maisons inhabitées; cinq chefs avaient trois maisons inhabitées: Batist Ferlatt, Laurence Kavanak, Charles Porrier, Joseph Babin, Piere Porrier et Widow Sherar; trois chefs avaient quatre maisons inhabitées: Mature Hurrie, Charles Forest et Capt Porrier; un seul chef avait six maisons inhabitées: James McKraken. Puis, cinq chefs n’avaient pas de bien-fonds: Rev Bovert, James Plaw, John Tague, Will Craig et Rev Doolittle.

De ces cinq derniers chefs, on constate que John Tague et Will Craig, en plus de ne point posséder de bien-fonds, n’avaient pas de maison inhabitée, mais ils en habitaient chacun une, probablement à New Carlisle. De plus, ils étaient laboureurs, avaient une épouse, mais pas d'enfants, Tague étant âgé de plus de 30 ans et Craig, de 21 à 29 ans. Aussi, deux des chefs ne possédant pas de bien-fonds portaient le titre « Rev », le diminutif de « reverend », un titre d'Église.

Paspébiac: les 76 chefs des feuillets 6 et 7

Un seul chef n’avait pas de maison inhabitée: John Morgan; (34) chefs avaient deux maisons inhabitées; deux chefs avaient trois maisons inhabitées: Ferguson Winter Esq et James Day Sr; deux chefs avaient quatre maisons inhabitées: Philip Galey et Jaque LeMie; un seul chef avait (21) maisons inhabitées: Charles Robin & Co; douze chefs avaient deux maisons habitées: Fransis Langley, Manul Brasure, Joseph Leblanc, Mark Demie, And LeRosbie, Piere Dugay, Fred Huor Jn, Mich Chapedeau, Mich Paresey, Philip Anglehart, John Chapedeau et Jaque LeMie; un seul chef avait trois maisons habitées: James Day Sr; un seul chef avait quatre maisons habitées: Charles Robin & Co. Puis, quatre chefs n’avaient pas de bien-fonds: Madam Caron, Alex McPherson, John Morgan et Judge Thompson.

Dans ces détails, on constate trois faits particuliers. Tout d’abord, la compagnie de Charles Robin possédait vingt-cinq maisons, dont quatre habitées, ce qui n’est pas étonnant quand on connaît l’histoire de la région. Ensuite, James Day Sr et Jaque LeMie possédaient chacun six maisons. Enfin, douze chefs possédaient deux maisons habitées.

Est de Paspébiac: les 145 chefs des feuillets 8 à 11

Six chefs n’avaient pas de maison inhabitée: John Robson, John Mahou, Benj Young, William Henderson, John Wiseman et Dan Karney; (51) chefs avaient deux maisons inhabitées, dont Boniface Rusie et Jarvey Talbot; quatre chefs avaient trois maisons inhabitées: Walter Ross, Charles Grenie, John B Langly et John Hall; trois chefs avaient quatre maisons inhabitées: Hector Ross, David Smith et Moris Langly; un seul chef avait deux maisons habitées: Boniface Rusie; trois chefs avaient chacun une maison en construction: Jarvey Talbot, Piere Deresh et Joseph Dow. Puis, cinq chefs n’avait pas de bien-fonds: John Robson, John Mahou, Benj Young, William Henderson et Dan Karney.

Deux faits uniques sont à remarquer dans cette dernière section. En premier lieu, Williams McDaniels avaient deux maisons: une habitée et une inhabitée. Et il était propriétaire de bien-fonds et non-propriétaire de bien-fonds. Que possédait-il au juste ? À cette question, le recensement avait une colonne qui répondait: « No Land », pas de terrain. Ainsi, seul le bâti lui appartenait. Il employait cinq personnes, serviteurs ou fermiers. Puis, il avait seulement un animal: une bête à cornes. Par ailleurs, la famille comptait sept personnes: son épouse et lui-même, trois filles de plus de 14 ans et deux garçons de 21 à 29 ans. Cinq de ces personnes étaient « en relation avec l’Église d’Écosse » et deux avec l'Église catholique. En second lieu, William Clark n’avait aucune maison et aucun bien-fonds. Il était pourtant laboureur et il avait une épouse et une fille de moins de 14 ans. Où habitaient-il ? En tout cas, ils pratiquaient la religion catholique. Et la dernière catégorie, « Observations générales », nous renseigne qu’il venait d’arriver au pays, comme quatre autres personnes de ce feuillet. On avait écrit à leur sujet: « Emigrates this Spring », émigrés ce printemps. William Clark avait plus de 30 ans.

Questions de conclusion. Les chefs qui ne possédaient pas de bien-fonds habitaient dans des maisons qui n’étaient pas les leurs. Ils devaient donc les louer, d’une façon ou d’une autre, à un propriétaire, à moins qu’elles leurs étaient prêtées. À qui appartenaient ces maisons ? Étaient-elles comptées en double dans le recensement ?

© Lucie Delarosbil, 2014

Sources: Travaux publics et Services gouvernementaux du Canada, « bien-fonds » dans leur Juridictionnaire.

Publié dans 1825-1831

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R
Bonjour Lucie!<br /> Encore moi!<br /> Réponse à votre Question de Conclusion!<br /> Il ne fait pas oublier, que ces gens étaient des Loyalistes, et qu'ils avaient une relation très spéciale envers le gouvernement Anglais!<br /> Ils étaient genéralement favorisés dû à ce qu'ils étaient d'ex-militaires, descendants de propriétaires dans les colonies Américaines, mais qui avaient tout perdu dû à la guerre de la Revolution. <br /> Ainsi, le gouvernement Anglais leur était reconnaissant, et leur aidaient en leur accordant certaines faveurs.<br /> Aussi, il faudrait penser, que beaucoup de Loyalistes qui s'étaient installés sur la rive nord de la Baie des Chaleurs, sont repartis, tel Jacob Teague, s'installer au Nouveau-Brunswick, près d'anciens camarades militaires, tel que j'ai dejà lu! Ainsi, Jacob s'est-il remarié là, avec une fille de Mathurin Thébeau, et Catherine Duval, des Métis, soit, Charlotte Thébeault mère de Catherine Teague, fille de Jacob!<br /> <br /> Salutations!<br /> RealT
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J
Les heureux habitants de Paspébiac auront bientôt une encyclopédie de leur passé !
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L
Merci ! :))) En tout cas, moi, je m' « encyclopédie ». ;)