Joie et satisfaction après les tempêtes

Publié le par Lucie Delarosbil

Selon Bona Arsenault, Charles-François Painchaud avait exercé à Paspébiac en 1806 et 1807. Il était né à l'île aux Grues, le 9 septembre 1782 et ordonné prêtre à l'Ange-Gardien, le 21 septembre 1805. Ses ancêtres étaient originaires de Normandie. En 1806, il accepta la mission ''étendue et difficile'' de la baie des Chaleurs et résida à Tracadièche (ancien nom de Carleton). 

Avant son arrivée, le 1er novembre 1806, Charles-François Painchaud avait parcouru un ''long et fluctueux'' voyage en bateau sur le fleuve Saint-Laurent. L'escale prévue à Percé n'avait pu avoir lieu ''à cause d'une furieuse tempête qui sévissait''. Le bateau dut continuer jusqu'à Halifax, en Nouvelle-Ecosse, par le golfe et l'océan. Pendant son voyage de retour, une autre ''horrible'' tempête, qui faillit détruire la goélette le transportant, finit par s'en sortir et réussit à se rendre à Tracadièche. Parti de Québec depuis la mi-septembre, les habitants qui l'attendaient étaient très inquiets de ne pas le voir arriver. Ce fut la joie et la satisfation pour tous quand il mit enfin pied sur la terre ferme.

Voyons maintenant les registres de Paspébiac ! Ce fut le 16 décembre 1806 que Charles-François Painchaud commença avec les baptêmes de quatre filles : Julienne Duguay, Rosalie Michaud, Marine Parisey et Anastasie Huart. Il signait Ch. Fr. Painchaud, ptre

Le 15 mars 1807, il continua avec sept baptêmes qu'il numérota de 1 à 7 : Hilaire Huart, Jean Meine de Carlisle, Eloi Huart, Séraphin Lebrasseur, Joseph Alain, Jean Haspirots et Geneviève ''illégitime''. Puis, il poursuivit le 20 juin avec la célébration d'un mariage, celui de Jacques Garnier et de Louise Cyre, un ami de l'époux avait signé L. Roussy, L. pour Louis. Par ailleurs, une fille de ce couple ''provenant de leur union scandaleuse avant le dit mariage'', avait été présentée et légitimée. 

Ce fut le 19 août qu'il revint pour célébrer six baptêmes, non numérotés : Gilbert Roussy, Philippe Huart, Pierre Duguay, Thimothé Parisay, Charles Duguay et Victoire Duguay; le 15 décembre, le baptême de Monique Laroque; puis le 20 décembre, ceux d'Hippolyte Fulham et de Marguerite Crogné. Le 22 décembre, il célébra le mariage de Michel Chapados et de Margueritte Darosbil, leur accordant une ''dispense de troisième degré de consanguinité pure''. 

En 1808, Charles-François Painchaud rédigeait encore dans nos registres, mais une seule fois, le 13 mars, quand il baptisa trois enfants : Hippolythe D'Arosbil, Thomas Sauvage et Romain Courtray. L'abbé Painchaud avait été encouragé par la première visite pastorale de l'évêque de Québec à été 1811. Henry Francis Fitzsimmons avait pris la relève jusqu'en 1811; ses actes sont absents des registres de Paspébiac, on les retrouve dans ceux de Bonaventure.

Charles-François Painchaud quitta la baie des Chaleurs le 18 août 1814. Il semble qu'il était un ''homme de claire vision et de forte action'', qu'il était en ''croisade contre l'alcoolisme'' et que, au besoin, il employait ''le recours à la force physique''. Il décéda à Sainte-Anne de la Pocatière le 9 février 1838, endroit où il avait fondé un collège en 1827.

© Lucie Delarosbil, 2020

SOURCES & RÉFÉRENCES : Charles-François Painchaud : DBC, Tanguay (p. 154, note en bas de page intéressante), Patrimone culturel du QuébecCollège de la Pocatière, Edouard Pierre Chouinard, Histoire de... Carleton, 1906, sur Wikisource.

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R
Bravô! Chère Lucie!<br /> Plutôt intéressant cette épopée d'ecclésiastiques à Paspébiac et environnements.<br /> Cela permettra de cibler certains de nos encêtres, de par les service secclésiastiques donnés.<br /> Salutations et Félicitations pour le travail hardu que vous vous donnez!<br /> RealT
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